"Cela inclut l'emploi d'une arme nucléaire, quelle que soit sa puissance, et cela inclut des attaques très importantes de nature stratégique, avec l'usage de moyens non-nucléaires", a précisé à la presse un haut responsable du ministère américain de la Défense, expliquant que cette nouvelle approche est destinée à "compliquer la prise de décision" de l'adversaire, au moment où la Russie accuse l'Ukraine de se préparer à faire usage d'une bombe "sale".
"La Russie a mené son agression contre l'Ukraine sous la menace nucléaire, avec des déclarations irresponsables, des exercices nucléaires à des dates irrégulières et des mensonges concernant l'usage potentiel d'armes de destruction massives", est-il précisé dans ce document, publié pour la première fois en même temps que la nouvelle stratégie de défense américaine.
Alors que les Etats-Unis s'attendent à un test nucléaire imminent de la Corée du Nord, le Pentagone prévient qu'une frappe nucléaire de la Corée du Nord signifierait "la fin du régime" de Kim Jong Un.
"Toute attaque nucléaire de la Corée du Nord contre les Etats-Unis ou leurs alliés et partenaires sera inacceptable et conduira à la fin de ce régime", indique le Pentagone. "Il n'existe aucun scénario dans lequel le régime de Kim pourrait faire usage d'armes nucléaires et survivre".
La Chine a engagé un effort ambitieux d'expansion, de modernisation et de diversification de ses forces nucléaires", souligne en outre le ministère de la Défense américain, qui précise que Pékin "souhaite vraisemblablement posséder au moins 1.000 têtes nucléaires d'ici la fin de la décennie".
Mais "la Russie est le principal rival des Etats-Unis avec les forces nucléaires les plus diverses et les plus capables", est-il précisé dans le document.
La Russie dispose de 1.550 tête nucléaires déployées et 2.000 autres non-déployées.
"Son arsenal nucléaire moderne, qui devrait augmenter, représente une menace existentielle à long terme pour les Etats-Unis et nos alliés et partenaires", ajoute le ministère de la Défense, soulignant que "dans les années 2030, les Etats-Unis seront, pour la première fois de leur histoire, confrontés à deux grandes puissances nucléaires (qui seront) des concurrents stratégiques et des adversaires potentiels".