Le ministère russe de la Défense a indiqué que Sergueï Choïgou avait inspecté un poste de commandement avancé, dans la zone "Donetsk-Sud", lors d'une visite "dans la zone de l'opération militaire spéciale", sans préciser le lieu exact, ni la proximité avec la ligne de front, ni la date de cette visite.
Le ministère a publié une vidéo montrant M. Choïgou voyageant à bord d'un hélicoptère, puis s'entretenant -- sans casque ni tenue de combat -- avec un militaire dans la même tenue, devant des bâtiments endommagés, sous la garde d'un soldat.
La veille, le groupe paramilitaire Wagner, qui accuse régulièrement le commandement de l'armée russe de ne pas lui fournir suffisamment de soutien, a affirmé avoir "pratiquement encerclé" Bakhmout, dans la région de Donetsk, et a appelé le président Volodymyr Zelensky à sonner le retrait de ses troupes.
La bataille pour Bakhmout, ville industrielle dont l'importance stratégique est contestée, dure depuis l'été. La cité est devenue un symbole, car elle est au coeur des combats entre Russes et Ukrainiens depuis des mois.
"Epicentre" du conflit
"La situation à Bakhmout est difficile, mais sous contrôle", a indiqué samedi un porte-parole de l'armée ukrainienne, Serguiï Tcherevaty, à la chaîne de télévision My-Ukraina.
Selon lui, la ville, désormais en grande partie détruite et en grande partie vidée de ses habitants, est actuellement "l'épicentre" du conflit.
Ces dernières semaines, les forces russes ont progressé, coupant trois des quatre routes d'approvisionnement ukrainiennes et rendant la position des défenseurs de plus en plus précaire.
Samedi, l'état-major de l'armée ukrainienne a indiqué avoir repoussé plus de 150 assauts russes lors des dernières 24 heures dans cette zone.
Le ministère britannique de la Défense a souligné samedi que l'armée régulière russe et le groupe Wagner avaient progressé dans la banlieue nord de Bakhmout, une ville qui est désormais "vulnérable à des attaques venant de trois côtés".
"L'Ukraine renforce la zone avec des unités d'élite et, lors des 36 dernières heures, deux ponts clé à Bakhmout ont été détruits, notamment un pont vital reliant la cité à la dernière principale route de ravitaillement", a indiqué le ministère britannique.
Kiev a indiqué samedi que le chef des forces spéciales ukrainiennes, le général Viktor Khorenko, avait inspecté des unités qui défendent Bakhmout.
Nouvelle aide américaine
Alors que se poursuivent ces combats acharnés, le président Joe Biden a annoncé vendredi une nouvelle aide militaire à l'Ukraine de 400 millions de dollars.
L'aide militaire occidentale à l'Ukraine a été cruciale pour permettre à Kiev de résister aux troupes russes et même de regagner du terrain, mais le Kremlin a déclaré que cette aide ne ferait que "prolonger le conflit".
Washington a néanmoins inclus dans ce soutien militaire des munitions, notamment pour le système de roquettes Himars, que les forces ukrainiennes ont utilisé avec un effet dévastateur sur les troupes et lignes logistiques russes.
Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a salué un nouvel "investissement solide pour les futurs succès de l'armée ukrainienne sur le champ de bataille".
De son côté, Volodymyr Zelensky a reçu samedi à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola. "L'Ukraine a comme objectif (...) de commencer les négociations pour rejoindre l'UE dès cette année", a-t-il souligné sur Telegram.
Mme Metsola a dit partager cet objectif. "L'avenir de l'Ukraine est dans l'Union européenne", a-t-elle dit.
Parallèlement, plusieurs responsables de régions ukrainiennes dans le sud et l'est du pays ont signalé de “nouveaux tirs russes contre des infrastructures civiles lors des dernières 24 heures”.
Les services d'urgence ukrainiens ont indiqué samedi que le bilan de la frappe contre un immeuble d'habitation à Zaporijjia, dans la nuit de mercredi à jeudi, était monté à 10 morts, dont un enfant, selon leurs propos.
Les autorités ont aussi annoncé la mort de deux civils lors d'une frappe "d'artillerie russe" samedi matin sur la ville de Gouliaï Polé, et deux autres morts lors de tirs sur la localité de Tchervonohryhorivka dans la région de Dnipro.