Le président ukrainien est arrivé dans la nuit de samedi à dimanche à Berlin pour sa première visite depuis le début de la guerre.
Après Rome et le Vatican la veille, M. Zelensky est arrivé en Allemagne, a-t-il annoncé sur son compte Twitter, soulignant que sa visite serait consacrée à "un paquet très important" de livraisons d'armes à son pays ainsi qu'à la "reconstruction" de l'Ukraine.
Ce déplacement intervient en pleins préparatifs en vue d'une offensive de printemps par l'armée ukrainienne, alors que Kiev et Moscou revendiquent tous deux des succès dans et autour de Bakhmout.
Les détails de la visite à Berlin n'ont pas été immédiatement dévoilés pour des raisons de sécurité.
Mais selon des médias allemands, Volodymyr Zelensky doit notamment s'entretenir avec le chancelier Olaf Scholz et le chef de l'Etat Frank-Walter Steinmeier dans la matinée.
- Prix européen -
M. Zelensky devrait aussi, selon le quotidien Bild, se rendre dans l'après-midi à Aix-la-Chapelle à bord d'un Airbus gouvernemental allemand, protégé par des chasseurs de la Luftwaffe, pour se voir décerner le prix Charlemagne. Une distinction récompensant un engagement en faveur de l'unification européenne.
"Pour la première fois dans sa longue histoire, le Prix Charlemagne reconnaît avec cette récompense que la liberté et les principes fondamentaux de l'Europe doivent, si nécessaire, être défendus par la force", a souligné cette semaine le directeur du comité organisant le prix, Jürgen Linden, dans le quotidien allemand Tagesspiegel.
Zelensky tente actuellement de mobiliser ses soutiens en Europe au moment où son armée prépare une contre-offensive dans l'Est du pays face aux forces russes, annoncée depuis déjà plusieurs semaines.
A l'occasion de sa venue, le gouvernement allemand a annoncé samedi préparer un nouveau plan d'aide militaire à l'Ukraine de 2,7 milliards d'euros.
Les livraisons incluent notamment des dizaines de chars, blindés, drones de surveillance et quatre nouveaux systèmes de défense antiaériens Iris-T.
Un conseiller présidentiel ukrainien s'est félicité de ce soutien. Toutefois, le vice-ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andrij Melnyk, a estimé qu'il n'allait pas assez loin.
- Critiques -
"Il est dommage que la plupart des systèmes de défense promis soient anciens (...) Il est décevant aussi de voir que le gouvernement allemand continue de refuser (...) la livraison d'avions de combat, ce tabou doit être urgemment brisé", a regretté l'ancien ambassadeur ukrainien en Allemagne, sur la chaîne de télévision Welt TV.
Le Royaume-Uni vient lui d'annoncer la fourniture à l'Ukraine de missiles de croisière Storm Shadow, devenant le premier pays à lui livrer ce type d'armement de longue portée, qui peut frapper à 250 kilomètres.
Les relations entre Kiev et Berlin à propos de l'aide militaire ont longtemps été tendues, l'Allemagne se voyant reprocher d'être trop timorée. Mais elle a accéléré son soutien ces derniers mois.
Jeudi sur la BBC, M. Zelensky avait expliqué avoir "encore besoin d'un peu de temps supplémentaire" pour l'offensive de printemps, afin d'éviter de trop lourdes pertes et parvenir à enfoncer les lignes russes.
Il s'agit pour Kiev de tenter de reprendre du terrain dans les régions de Donetsk et de Lougansk (est) ainsi que de Kherson et de Zaporijjia (sud) dont Moscou a revendiqué l'annexion.
- Confrontation à Bakhmout -
Au Vatican samedi, le chef de l'Etat ukrainien a rencontré le pape François et l'a remercié pour "l'attention qu'il porte" à la "tragédie de millions d'Ukrainiens".
Il s'est aussi entretenu avec la Première ministre italienne Giorgia Meloni, qui l'a assuré de son "soutien plein et total pour faciliter l'intégration progressive de Kiev dans l'Union européenne".
Sur le terrain, l'armée ukrainienne a affirmé samedi "avancer" autour de Bakhmout, épicentre des combats avec les troupes russes dans l'est de l'Ukraine, tandis que Moscou assurait continuer sa progression dans la ville déjà majoritairement sous son contrôle et aujourd'hui largement ravagée.
Selon une source judiciaire ukrainienne, « une frappe russe près de Bakhmout samedi a fait deux morts et dix blessés, dont des enfants ».
La bataille pour Bakhmout est la plus sanglante et la plus longue depuis le début de l'offensive russe le 24 février 2022.