L’accord, signé le 16 février dernier entre le président français, Emmanuel Macron, et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, a été soumis pour approbation à la représentation nationale, au terme d’un discours du Premier ministre Gabriel Attal, suivi d’un long débat au cours duquel tous les groupes politiques ont pu donner leur position.
Dans le détail, cet accord prévoit que "la France fournira 3 milliards d’euros de soutien supplémentaire" à l’Ukraine sur l’année 2024, ainsi qu’un "soutien structurel à la réforme du secteur de la défense" et à "la défense des frontières, au génie, à la fortification, à la surveillance".
De même, la France s’engage à "renforcer la chaîne d’approvisionnement en matériaux critiques nécessaires à la fabrication de munitions et d’autres armes prioritaires, en particulier les munitions de gros calibre".
Cet accord bilatéral prévoit également que "le participant français aidera l’Ukraine à rejoindre les instruments collectifs de lutte contre l’ingérence étrangère et la manipulation de l’information" et dispose que "la Fédération de Russie doit payer pour la reconstruction à long terme de l’Ukraine".
Tous les engagements énumérés dans l’accord sont valables pour une durée de 10 ans et ne pourront donc prendre fin qu’au 16 février 2034.
Ce mardi, à la tribune du Palais Bourbon, le Premier ministre Gabriel Attal s’est attelé à convaincre les groupes d’opposition afin de parvenir à l’adoption de cet accord malgré le caractère non contraignant du vote.
"Le succès de l'Ukraine, c'est aussi l'intérêt des Français", a-t-il plaidé, affirmant que "la Russie est une menace" pour la France.
Expliquant vouloir poursuivre les livraisons "qui sont indispensables à l'Ukraine" à travers l’envoi, notamment, de 150 drones, 100 munitions téléopérées et de 6 canons Caesar, Gabriel Attal explique vouloir "aller plus loin dans le soutien militaire" à Kiev.
"Dès les premières heures de l'invasion, pour permettre à l'Ukraine de se défendre et de résister puis pour reprendre les territoires perdus (…). Depuis le début du conflit, nous avons livré pour plus de 2,6 milliards d'euros d'équipements militaires à l'Ukraine" a-t-il fait valoir.
Le chef du gouvernement estime, par ailleurs, que la guerre menée par la Russie à l’Ukraine a conduit à une réponse des Français "à la hauteur de l’Histoire" grâce à l’accueil de plus de 100 000 réfugiés dont 18 000 enfants désormais scolarisés en France.
Et de poursuivre : "Vladimir Poutine pensait diviser l'Europe, il avait tort : elle a réagi et elle a fait front (…). La réaction de l'Europe a été immédiate et puissante".
Le vote intervenait alors que le président français a multiplié les consultations avec des personnalités politiques ces derniers jours. Il a notamment reçu à l’Elysée mercredi soir, les anciens présidents François Hollande et Nicolas Sarkozy, avant d’échanger jeudi matin avec l’ensemble des dirigeants de partis politiques à l’Elysée.
Macron s’exprimera jeudi soir en direct à la télévision pour évoquer les choix de la France pour ce dossier.