Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a réaffirmé le soutien total de la Turquie à l’intégrité territoriale et à la souveraineté de l’Ukraine, tout en proposant Ankara comme l’hôte idéal pour de futures négociations entre l’Ukraine, la Russie et les États-Unis.
Lors d’une conférence de presse conjointe avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Ankara mardi, les deux dirigeants ont critiqué l’exclusion de l’Ukraine, des États européens et de la Turquie des récents entretiens entre les États-Unis et la Russie à Riyad. Ils ont souligné qu’aucune décision sur la résolution de la guerre ne pourrait être prise sans la participation directe de Kiev.
“La Turquie a adopté une position très ferme en faveur de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine”, a déclaré Zelensky, exprimant sa gratitude pour les efforts d’Ankara visant à faciliter la libération des soldats et civils ukrainiens.
Il a insisté sur le fait que l’Ukraine et la Turquie devaient impérativement être présentes à toute discussion de paix avec la Russie.
Erdogan, restant fidèle aux positions diplomatiques précédentes de la Turquie, a affirmé qu’Ankara continuerait de soutenir les négociations menant à une paix durable.
“Cette guerre, qui a causé d’innombrables morts innocentes et d’immenses destructions, doit prendre fin immédiatement”, a-t-il déclaré.
Il a réitéré que la Turquie fournirait “tout type de soutien” afin d’assurer un dialogue constructif, ajoutant que la paix “n’a pas de perdants” et que le monde entier attend désormais la fin du conflit.
Zelensky critique la réunion à Riyad et annule sa visite en Arabie saoudite
Zelensky a exprimé sa déception concernant la réunion entre la Russie et les États-Unis qui s’est tenue mardi à Riyad, révélant que l’Ukraine n’avait pas été informée au préalable et qu’elle n’en avait appris l’existence que par le biais des médias.
“Cela a été une surprise pour nous”, a-t-il fait savoir, ajoutant que de telles discussions ne pourraient aboutir à des résultats sans la présence de l’Ukraine à la table des négociations.
En réaction à cette exclusion, Zelensky a annoncé l’annulation d’une visite prévue en Arabie saoudite et a indiqué qu’il attend désormais une délégation américaine à Kiev pour discuter de la situation.
La Turquie, un médiateur clé dans les négociations
Erdogan a souligné le rôle que pourrait jouer la Turquie comme hôte idéal pour de futurs pourparlers de paix, affirmant que les efforts diplomatiques d’Ankara se poursuivraient, notamment à travers les réunions du ministre des Affaires étrangères, Hakan Fidan, ainsi que ses propres discussions directes avec le président russe Vladimir Poutine.
“J’espère qu’au cours de nos réunions, nous pourrons assurer la voie vers la paix”, a déclaré Erdogan.
Soulignant la nécessité d’un cadre diplomatique inclusif, il a ajouté que “l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine restent incontestables à nos yeux, et la Turquie continuera à œuvrer pour une résolution impliquant toutes les parties”.
Alors que la guerre continue de causer des dévastations, les deux dirigeants ont signalé un nouvel élan en faveur de la diplomatie.
En se proposant comme terrain neutre pour les discussions, le rôle de médiateur historique de la Turquie demeure crucial pour façonner la prochaine phase des efforts de paix entre l’Ukraine, la Russie et les acteurs internationaux.
