La Russie a mené lundi une attaque massive contre des villes d'Ukraine, qui a fait au moins 37 morts, dont certains dans des hôpitaux, à la veille d'un important sommet de l'Otan lors duquel le président américain Joe Biden a promis de "nouvelles mesures" pour renforcer la défense antiaérienne de Kiev.
Ces nouvelles frappes ont suscité l'indignation de Kiev et de ses soutiens et font s'interroger sur l'état de la défense antiaérienne ukrainienne, à nouveau mise à rude épreuve après de précédents bombardements russes ayant notamment visé des centrales électriques et des aérodromes militaires.
"Aujourd'hui, la Russie a attaqué des villes ukrainiennes. Plus de 170 personnes ont été blessées. A l'heure actuelle, nous savons qu'il y a eu 37 morts, dont trois enfants", a écrit Volodymyr Zelensky sur Telegram lundi soir.
"Au total, près de 100 bâtiments ont été endommagés : un hôpital pour enfants, des maisons, des jardins d'enfants, une maternité, un collège, un centre d'affaires", a-t-il détaillé après avoir mentionné précédemment des frappes dans différentes villes : Kiev, Dnipro, Kryvyï Rig, Sloviansk, Kramatorsk.
De Varsovie où il effectue une visite, le président ukrainien a réclamé aux Occidentaux une "réponse plus forte" à la Russie. Il a aussi sollicité la convocation d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.
"Il faut abattre les missiles russes. Il faut détruire les avions de combat russes sur leurs bases. Il faut prendre des mesures fortes qui ne laisseront aucun déficit de sécurité, a martelé M. Zelensky à la veille d'un sommet de l'Otan.
Le bilan de ces tirs dans la profondeur du territoire ukrainien est l'un des plus élevés depuis des mois, traduisant l'usure de la défense antiaérienne ukrainienne.
A Kiev, deux centres médicaux ont été atteints, dont un important établissement pour enfants, faisant au moins 22 morts. Onze personnes ont aussi été tuées dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est) et trois à Pokrovsk (est). Au moins 140 personnes ont été blessées au total.
Les autorités de la capitale ont décrété une journée de deuil mardi.
Démenti russe
Moscou dément, assurant avoir visé et touché des "installations militaires" et affirmant que les images prouvent que les dégâts dans cet établissement ont été causés par la chute d'un missile antiaérien ukrainien.
Sur place, des centaines de personnes, secouristes, proches, policiers, se sont précipitées pour venir en aide aux victimes, déblayer, retrouver les leurs.
Joe Biden a dénoncé lundi ces frappes, "un rappel atroce" de la "brutalité" démontrée par la Russie, promettant "de nouvelles mesures pour renforcer la défense antiaérienne de l'Ukraine".
"Ensemble, avec nos alliés, nous allons annoncer de nouvelles mesures pour renforcer la défense antiaérienne de l'Ukraine afin d'aider à protéger ses villes et ses civils des frappes russes", a déclaré le président qui accueille à partir de mardi à Washington un sommet de l'Otan.
Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a déploré que la Russie "cible sans pitié les civils ukrainiens", jugeant que "l'Ukraine a besoin d'une défense antiaérienne dès maintenant".
Paris a parlé d'"actes barbares" à "ajouter à la liste des crimes de guerre dont la Russie devra rendre compte", tandis que Londres a dénoncé une "attaque épouvantable".
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a évoqué un acte "odieux" et le porte-parole du gouvernement japonais a "fermement condamné" cette frappe.
Au total, les Ukrainiens affirment que les Russes ont tiré 38 missiles, dont 30 ont été abattus.