"Une série d'attaques aériennes sur Kiev, sans précédent par leur puissance, leur intensité et leur variété, se poursuit. C'est la neuvième attaque aérienne consécutive sur la capitale depuis début mai!", a indiqué l'administration civile et militaire de la capitale dans un communiqué.
Selon elle, des missiles de croisière ont été lancés par des bombardiers stratégiques russes venus de la région de la mer Caspienne, et des drones de reconnaissance ont ensuite survolé la capitale. "Toutes les cibles ennemies dans l'espace aérien de Kiev ont été détectées et détruites", a-t-elle affirmé.
Un incendie s'est déclaré dans une entreprise à la suite d'une chute de débris, mais aucun blessé n'a été signalé, a indiqué sur Telegram le maire de la capitale, Vitali Klitschko.
Un mort à Odessa
En revanche, une personne a été tuée et deux autres blessées dans le port d'Odessa, sur la mer Noire, lors d'une attaque contre un site industriel, selon l'administration militaire régionale.
L'armée a également fait état d'attaques de "missiles de croisière" dans la région de Vinnytsia, dans le centre du pays, et les médias locaux ont rapporté des explosions à Khmelnytskyi, à une centaine de kilomètres plus à l'ouest.
Ces nouvelles attaques se produisent pendant une visite à Kiev d'un haut responsable chinois, Li Hui, représentant spécial pour les affaires eurasiatiques et ancien ambassadeur à Moscou, qui est censé selon Pékin discuter du "règlement politique" du conflit.
M. Li a rencontré mercredi le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, lequel a "expliqué en détail au représentant spécial chinois les principes du rétablissement d'une paix durable et juste, fondée sur le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a indiqué le ministère ukrainien des Affaires étrangères.
"Il a souligné que l'Ukraine n'acceptait aucune proposition qui impliquerait la perte de ses territoires ou le gel du conflit", a-t-il ajouté.
Kiev craint d'être poussé, à terme, à accepter un compromis avec Moscou, et exige un retour de tous les territoires occupés par la Russie, dont la Crimée annexée en 2014.
Possible rencontre avec Zelensky
Une rencontre entre M. Li et le président Volodymyr Zelensky est "possible", a indiqué mercredi à l'AFP un haut responsable ukrainien sous couvert d'anonymat. Cet échange serait une première entre M. Zelensky, qui encourage Pékin à faire pression sur le président russe Vladimir Poutine, et un haut responsable chinois.
Le voyage de Li Hui doit également le mener en Pologne, en France, en Allemagne et en Russie.
La Chine, proche partenaire de Moscou, n'a jamais condamné publiquement l’offensive russe. Et lors d'une visite à Moscou en mars, le président Xi Jinping a apporté un soutien symbolique marqué à M. Poutine.
Pékin a proposé en février un plan en 12 points pour mettre fin à la guerre, vu avec scepticisme par les Occidentaux.
La visite à Kiev de M. Li intervient juste après une tournée européenne de M. Zelensky, lors de laquelle il a reçu la promesse de nouvelles livraisons d'armes nécessaires pour lancer une grande contre-offensive.
Il a été entendu sur plusieurs points -- missiles anti-aériens, drones d'attaque, blindés... -- et a progressé vers la livraison d'avions de combat occidentaux, que les Européens sont réticents à fournir.
Les Etats-Unis ont par ailleurs confirmé mercredi qu'un système Patriot avait été endommagé par un projectile non-identifié, mais restait opérationnel.
Mardi, l'armée russe avait assuré avoir détruit une batterie Patriot avec une "frappe de haute précision" effectuée "par un missile hypersonique +Kinjal+".
Accord céréalier prolongé
Washington avait annoncé fin 2022 la livraison à Kiev de systèmes Patriot, capables d'abattre des missiles de croisière, des missiles balistiques de courte portée et des avions à une altitude nettement supérieure à celle des systèmes de défense qui avaient été fournis jusque-là.
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir jeudi (19H00 GMT) pour évoquer la situation en Ukraine.
Mercredi, Moscou et Kiev ont prolongé leur accord céréalier vital pour l'alimentation mondiale, après une médiation de la Turquie et de l'ONU.
Cet accord sur l'exportation via la mer Noire de céréales ukrainiennes, conclu en juillet 2022 à Istanbul et qui expirait jeudi soir, a été prolongé "de deux mois", a annoncé le président turc Recep Tayyip Erdogan.
L'accord a permis d'exporter ces dix derniers mois plus de 30 millions de tonnes de céréales ukrainiennes, et de soulager la crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre. Sa prolongation "est une bonne nouvelle pour le monde", a réagi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.