Le communiqué est tombé mardi, l'Arcom (l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) rappelle aux médias leurs devoirs et donne la réponse que les candidats aux élections européennes attendaient: "Tout ou partie des propos tenus lors de cette interview pourra être pris en compte" dans le temps de parole de la liste du camp présidentiel et les autres listes devront bénéficier en contrepartie d’ "un accès équitable"aux antennes. L’Arcom est le gendarme des médias, il décompte le temps de parole dans les médias des partis politiques pendant toutes les campagnes électorales.
Le président français est à Caen pour la commémoration du 80e anniversaire du Débarquement. Emmanuel Macron prendra la parole à 20h00 sur deux chaînes nationales, France 2 et TF1. Il devrait faire des annonces sur l’engagement de la France en Ukraine avec, peut-être, la confirmation de l’envoi d’instructeurs militaires. Mais cette allocution intervient la veille de la fin de la campagne électorale pour les européennes et trois jours tout juste avant le scrutin du 9 juin.
Une allocution juste avant les élections européennes
Le chef d’Etat veut, peut-être, remobiliser les électeurs de son camp quand la liste Renaissance atteint péniblement les 15,5% des intentions de vote (Sondage publié par le journal le Figaro le 3 juin dernier). En tête, se trouve encore et toujours le Rassemblement national avec 33,5%.
Il a, en tout cas, fâché les candidats aux élections européennes, qui y voient une concurrence déloyale. La France Insoumise a annoncé, lundi 3 mai, qu’elle allait saisir l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), pour que le temps de parole du président de la République soit décompté de celui de Valérie Hayer, tête de liste Renaissance.
Une allocution télé à l’occasion des 80 ans du débarquement
La tête de liste, Manon Aubry, s’est étonnée sur RTL : “C’est quand même gênant, juste avant la clôture d’une campagne pour les élections européennes (le 8 juin, NDLR) il va avoir le droit au prime time de TF1 et France2”.
François-Xavier Bellamy, la tête de liste du parti Les Républicains, s’est énervé plusieurs fois de l’activisme des élus macronistes pour soutenir leur candidate.
Lorsque le Premier ministre Gabriel Attal s’est invité hier lundi sur le plateau de Radio France où plusieurs têtes de listes débattaient, il s’est exaspéré : “Comment ça se passe concrètement, le Premier ministre est dans le couloir et il dit hop j’arrive ! (...) comme le président de la République qui prend tous les JT, 24H avant la fin de la campagne électorale. (...) Honnêtement, ça s’arrête quand ce spectacle ! Est-ce que c’est normal qu’en pleine campagne électorale il y ait une telle confusion des rôles, quand l'exécutif passe son temps à saturer l’espace médiatique ?”. Le candidat a donc appelé l’Arcom à se prononcer sur cette interview qui sera retransmise sur plusieurs chaînes de télévision, jeudi soir, à trois jours du scrutin.
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D’autres partis politiques ont critiqué cette intervention télévisée, à 20h15 sur deux chaînes nationales, France2 et TF1. Non sans humour, le chef des socialistes, Olivier Faure, a rebaptisé le président français “Fidel Macron” !