Les Palestiniens relâchés après avoir été incarcérés indistinctement par l’armée israélienne à Gaza, déclarent avoir subi diverses formes de torture sévère dans les centres de détention israéliens, entraînant des blessures profondes et des handicaps permanents. / Photo: AA (AA)

Les corps menottés de trois Palestiniens libérés ont été retrouvés près de la frontière entre Gaza et Israël. Ils auraient été attaqués après leur relâchement par les forces israéliennes, selon les récits de témoins qui ont assisté à leur assassinat.

Abdel Hadi Ghabayen, oncle de Kamel Ghabayen, un des ex-détenus, a déclaré qu'il était parti dimanche à 5 heures du matin à la recherche de son neveu après son arrestation, samedi, par les forces israéliennes.

"Je l'ai trouvé abandonné sur le sol avec les deux autres martyrs. Ils n'avaient pas de vêtements et l'armée israélienne leur avait mis des menottes en plastique aux mains", a déclaré M. Ghabayen.

Les corps ont été retrouvés, dimanche, près de la barrière frontalière israélienne, à proximité du point de passage de Karm Abu Salem (Kerem Shalom), dans le sud de la bande de Gaza.

Abdel Hadi Ghabayen a révélé que l'un des hommes avait perdu une jambe et que son corps était "en morceaux" après ce qu'il a qualifié d'attaque des forces israéliennes menée peu après leur libération.

Abdel Hadi Ghabayen a indiqué que lorsqu'il a essayé de récupérer la jambe démembrée de l'homme, les Israéliens "ont commencé à me tirer dessus, alors je me suis arrêté". Il a, ensuite, transporté les corps des trois personnes dans son camion jusqu'à l'hôpital Nasser, dans la ville de Khan Yunis, au sud de la bande de Gaza.

Les trois hommes -Kamel Ghabayen, Mohammed Awad Ramadan Abu Hejazi et Ramadan Awadan Ramadan Aby Hejaz- faisaient partie de plusieurs Palestiniens arrêtés samedi et détenus pour interrogatoire, selon l'un d'entre eux, Mahmoud Abu Taha.

Abu Taha a déclaré qu'ils avaient essuyé des tirs peu après leur libération.

"Nous avons atteint la rue Karkar (à Gaza). Dix minutes plus tard, une bombe a été lancée sur les personnes qui m'accompagnaient. Dieu merci, j'étais à l'avant. La bombe a touché 6 ou 7 personnes qui étaient détenues avec nous. Dieu merci, je suis en vie", a-t-il fait savoir.

Israël est accusé de génocide par la Cour internationale de Justice, dont le dernier arrêt lui a ordonné de suspendre immédiatement ses opérations militaires dans la ville méridionale de Rafah, où plus d'un million de Palestiniens ont cherché refuge pour fuir la guerre avant l’invasion de la localité le 6 mai.

Après avoir ignoré une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat, Israël a été condamné par la communauté internationale pour son offensive brutale et continue sur Gaza, depuis le 7 octobre 2023.

Depuis lors, près de 38 193 Palestiniens ont été tués, pour la plupart des femmes et des enfants, et plus de 87 900, blessés, selon les autorités sanitaires locales.

Neuf mois après le début de la guerre israélienne, de vastes étendues de Gaza sont en ruines au milieu d’un blocus paralysant de nourriture, d’eau potable et de médicaments.

Agences