L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) vient de publier une étude intitulée “France, portrait social. Edition 2024”
Pour cette enquête, l'Insee, avec l’Institut national des études démographiques, a interrogé environ 27 000 personnes âgées de 18 à 59 ans.
Un quart des immigrés et des descendants d’immigrés disent avoir connu des traitements inégalitaires ou des discriminations au cours des cinq dernières années. Logiquement, les descendants d’immigrés d’origine européenne sont moins nombreux à déclarer avoir subi des discriminations.
Et sans surprise, l’origine géographique est le premier facteur de discrimination, selon l’étude. Un immigré ou un descendant d’immigré d’Afrique (hors Maghreb) a près de trois fois plus de risques d’avoir rencontré des discriminations dans les cinq dernières années qu’un immigré ou un descendant d’immigré d’Europe du Sud.
Mais l’étude pointe du doigt un phénomène, le sentiment de discrimination est plus prononcé parmi la seconde génération née en France et qui a donc la nationalité française. En d’autres termes, les descendants d’immigrés non européens sont plus nombreux à dénoncer des discriminations que leurs parents ou que les immigrés non-européens.
Les auteurs de l’étude lie cela à l’amélioration du statut social, du niveau d’instruction, de l’intégration des descendants d’immigrés qui sont de ce fait plus à même de dénoncer ce qu’ils subissent. Les personnes interrogées citent notamment une sorte de plafond de verre dans leur carrière à cause de leur origine.
Devoir justifier qu’on est Français
Sans que cela soit associé à une discrimination, les émigrés et leurs descendants expliquent qu’ils doivent régulièrement justifier de leur origine et de leur nationalité française.
30 % des descendants d’immigrés du Maghreb disent qu’on leur demande souvent leur origine. C’est aussi le cas de plus de 40 % des immigrés d’Afrique ou de leurs descendants. Il en est de même pour le tiers des immigrés d’Asie ou de leurs descendants.
Ainsi, 29% des descendants de parents africains (hors Maghreb) ou asiatiques déclarent qu’ils ne sont pas perçus comme Français même s’ils le sont.
L’Insee rappelle quelques chiffres sur l’immigration en France. La France compte 7,2 millions d’immigrés dont un tiers ont acquis la nationalité française et 45% des immigrés ou descendants d’immigrés sont originaires du continent africain.