Le tribunal de commerce de Paris a invalidé mercredi la décision des organisateurs d'Euronaval d'interdire à certaines entreprises israéliennes de prendre part à ce salon de défense, confirmant des informations de presse.
Le tribunal a ordonné aux organisateurs "de suspendre l'exécution des mesures adoptées à l'encontre des sociétés israéliennes exposantes dont les stands ont été prohibés au Salon Euronaval 2024 et ce jusqu'à la date de clôture du salon" organisé du 4 au 7 novembre prochains, indique le jugement en date de mercredi.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a dans la foulée salué la décision de la justice française.
"Il s'agit d'une victoire importante pour la justice et d'un message clair contre les tentatives visant à affaiblir Israël dans sa lutte contre les forces du mal", a affirmé sur X le ministre.
"C'est une victoire de l'état de droit dont nous devons nous satisfaire", a réagi Me Patrick Klugman, l'un des avocats représentant les chantiers navals et les industriels israéliens, ainsi que la chambre de commerce France-Israël, qui contestaient cette décision des organisateurs.
La chambre de commerce France-Israël, par la voix de son président Henri Cukierman, a salué la décision du tribunal, qui a "corrigé", selon lui, la "mise à l'écart" des entreprises israéliennes du fait de leur "nationalité".
"Honte à la France"
Les organisateurs d'Euronaval, salon consacré au secteur naval de défense, n'ont pas souhaité réagir.
Ils avaient indiqué que celui-ci n'accueillerait ni stands ni matériels israéliens lors de sa prochaine édition, à la demande du gouvernement français.
L'exécutif français avait ensuite indiqué que les entreprises israéliennes étaient bienvenues à ce salon, à condition qu'elles ne présentent pas d'équipements utilisés dans des actions offensives à Gaza et au Liban.
"Il n'a jamais été question d'interdire la participation des entreprises israéliennes à des salons commerciaux en France. Les entreprises israéliennes qui le souhaitent pourront évidemment accéder à Euronaval", avait indiqué l'exécutif.
"La décision prise par le gouvernement stipule extrêmement clairement que les entreprises israéliennes sont autorisées à participer au salon, mais ne peuvent disposer d'un stand. Aucun industriel, ni journaliste, ni citoyen, ni visiteur israélien n'est interdit sur le salon", avait par ailleurs indiqué le directeur général d'Euronaval Hugues d'Argentré.
Quelques jours plus tard, il avait indiqué qu'au moins deux entreprises israéliennes auraient des stands sur le salon, n'étant pas concernées par les mesures de restriction qui touchaient cinq entreprises.
L'annonce initiale des organisateurs avait irrité Israël qui avait accusé le président Emmanuel Macron de faire "honte" à la France.
Fin mai, la présence des industriels israéliens de la défense au salon Eurosatory avait été annulée sur décision du gouvernement lors de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, avant d'être finalement autorisée par la justice.