S’adressant aux chefs de partis réunis à l’Elysée autour de lui, Emmanuel Macron a fixé le cap : “Il faut une volonté de l’Assemblée pour fonctionner dans les trente mois qui viennent sans dissolution”, a-t-il exigé.
Plus de scénario similaire à celui du “9 juin” dernier donc, et le président a réitéré son engagement à nommer un Premier ministre dans les 48 heures, mais aucun nom n’a pour l'instant fuité.
En face, les partis politiques convoqués jouent le jeu. Les Verts, le PS et le PCF se sont engagés à ne pas recourir au 49.3 s'ils étaient nommés. “Nous avons posé un geste fort”, a dit Marine Tondelier, la cheffe des Écologistes au nom des forces de gauche à la sortie de l'Elysée.
“Nous nous sommes engagés, si nous étions nommés [à Matignon], à ne pas recourir au 49.3” et donc de travailler en équipe à l'Assemblée nationale, a-t-elle ajouté.
Selon l’écologiste, Emmanuel Macron aurait également promis de ne plus se mettre à la merci du Rassemblement national.
Le président des Républicains, Laurent Wauquiez, est moins enthousiaste à la sortie, espèrant tout juste un accord de non-censure pour permettre à l’exécutif de tenir les 30 mois restants du mandat d’Emmanuel Macron.
Le Rassemblement national et la France insoumise n’étaient pas conviés à cette réunion. Le leader de la France insoumise a de ce fait accusé les socialistes de “détruire” le Nouveau Front populaire (NFP) en participant à des discussions avec la droite et le centre.
Jeudi dernier, le 5 décembre, le gouvernement Barnier a été renversé par une motion de censure soutenue par le Rassemblement national et le bloc de gauche. L’exécutif avait décidé d’utiliser le 49.3 pour faire passer le budget 2025 de la sécurité sociale. Cet outil constitutionnel permet à un gouvernement de passer un texte sans le vote des députés, mais il s’expose à la possibilité d’une motion de censure.