Stéphane Séjourné et son homologue israélien Israël Katz à Jérusalem / 30 avril 2024 (Others)

L'Irlande, la Norvège et l’Espagne ont annoncé la reconnaissance de l'Etat de Palestine, dans des allocutions séparées de leurs premiers ministres respectifs, Simon Harris, Jonas Gahr Store et Pedro Sánchez.

La reconnaissance officielle de la Norvège et de l’Espagne entrera en vigueur à compter du 28 mai.

Cette décision, saluée par les pays du Moyen-Orient, a été accueillie avec plus de prudence par la France, premier pays européen à s'exprimer sur la question.

France

La reconnaissance d'un Etat de Palestine "n'est pas un tabou pour la France" mais Paris estime que les conditions ne sont pas réunies "à ce jour pour que cette décision ait un impact réel" sur le processus visant la solution à deux Etats, a réagi mercredi le chef de la diplomatie française.

"Cette décision doit être utile, c'est-à-dire permettre une avancée décisive sur le plan politique", a souligné Stéphane Séjourné dans une déclaration écrite. "Dans cette perspective, elle doit intervenir au bon moment pour qu'il y ait un avant et un après", a-t-il ajouté.

Stéphane Séjourné, qui a reçu mercredi matin à Paris son homologue israélien Israël Katz, estime qu'"il ne s'agit pas seulement d'une question symbolique ou d'un enjeu de positionnement politique, mais d'un outil diplomatique au service de la solution à deux États vivant côte à côte, en paix et en sécurité".

Présidence palestinienne

La Présidence palestinienne s’est également félicitée de la décision prise par les trois pays.

Dans un communiqué, la Présidence palestinienne a déclaré que ces annonces vont "consacrer le droit du peuple palestinien à l'autodétermination sur sa terre et permettre de prendre des mesures concrètes pour soutenir la mise en œuvre de la solution à deux États."

"Le droit des peuples à l'autodétermination est un droit établi reconnu par le droit international," affirme le communiqué.

Elle appelle d'autres pays à suivre cet exemple en reconnaissant "le droit du peuple palestinien à l'autodétermination et à rétablir la confiance dans un système mondial basé sur des règles et des droits égaux pour tous les peuples de la terre."

Hamas

Le mouvement palestinien Hamas a pour sa part qualifié la reconnaissance de l'Etat de Palestine, d’"étape importante".

"Nous considérons cela comme une étape importante vers l'affirmation de notre droit à la terre et à l'établissement de l’Etat de Palestine avec Al Quds comme capitale", a déclaré le mouvement palestinien dans un communiqué, en appelant "les pays à travers le monde à reconnaître (leurs) droits nationaux légitimes".

Arabie saoudite

L'Arabie saoudite a quant à elle salué une "décision positive" prise par les trois pays européens et appelé d'autres pays à faire de même.

Le ministère saoudien des Affaires Etrangères a déclaré dans un communiqué, que cette initiative confirmait "le consensus international sur le droit inhérent du peuple palestinien à l'autodétermination".

Jordanie

La Jordanie a loué la décision de la Norvège, de l'Espagne et de l'Irlande de reconnaître l'Etat de Palestine, estimant qu'il s'agit d'une "étape importante et essentielle vers la solution à deux Etats".

Le royaume "salue la décision de reconnaître l'Etat de Palestine prise par des pays européens amis", a déclaré le ministre jordanien des Affaires étrangères, Aymane Al-Safadi.

"Nous considérons cette décision comme une étape importante et essentielle sur la voie de la solution à deux Etats, avec un Etat palestinien indépendant et souverain dans les frontières du 4 juin 1967", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

M. Al-Safadi a exprimé l'espoir que "cette décision donnera lieu à un mouvement plus large qui impose la paix et place tous les pays du monde et de la région sur une voie claire vers une paix juste et globale, seule garantie de sécurité et de stabilité pour la Palestine, Israël et la région".

En outre, a-t-il poursuivi, il s'agit là d'une démarche "importante, essentielle et nécessaire pour répondre aux actions du gouvernement israélien, qui non seulement rejette la solution à deux Etats, mais prend également des mesures concrètes sur le terrain en tuant les chances de parvenir à la paix dans la région".

"Ce que nous voyons en termes de massacres, de meurtres et de destruction appelle à une solution définitive au conflit, incarnée par un Etat palestinien souverain", a conclu le chef de la diplomatie jordanienne.

Ligue Arabe

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul-Gheit, a également salué les décisions des trois pays européens.

Dans une brève déclaration, Aboul-Gheit a déclaré que ces décisions placent les trois pays "du bon côté de l'histoire dans ce conflit".

Il a appelé les autres pays du monde à suivre ces trois nations dans "leur courageux premier pas."


TRT Français et agences