Médecins sans frontières (MSF) a annoncé ce vendredi qu'un membre de son équipe d'urgence a été tué à Goma, ville stratégique de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), prise par les rebelles du M23 après cinq jours de combats.
‘’Nous sommes très tristes d'annoncer qu'un collègue qui travaillait avec une équipe d'urgence de MSF a été tué par une balle perdue’’, a déclaré Natalia Torrent, responsable du programme de l'ONG à Goma, ajoutant : ‘’La situation sécuritaire semble se stabiliser, même si des escarmouches continuent d’être signalées dans certaines parties de la ville’’, a t-elle indiqué.
L'ONG française a souligné que 142 blessés ont été reçus à l’hôpital de Kyeshero ces derniers jours, précisant que ‘’la moitié étaient des civils et l’autre moitié des militaires’’. La responsable de MSF a précisé que ‘’la majorité des civils blessés sont des femmes’’. L'hôpital de Goma est submergé selon l'ONG.
Le M23 a revendiqué dimanche dernier avoir pris le contrôle de Goma, la principale ville de l'est de la RDC après des combats qui auraient fait plus de 100 morts, dont 17 soldats de la paix.
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La France dénonce la progression des M23
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot est aujourd'hui au Rwanda à Kigali, après une visite hier à Kinshasa. Il cherche à jouer les bons offices, et souhaite défendre le processus de paix de Nairobi pour une sortie de crise.
Le Quai d'Orsay a répété son opposition à l'avancée des rebelles du M23. Lors du point presse hebdomadaire du Quai d’Orsay, Christophe Lemoine, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a précisé: "Nous condamnons très fortement et vigoureusement la présence des troupes du M23 sur le sol congolais ", a-t-il déclaré, rappelant que le Président français Emmanuel Macron s’était entretenu avec ses homologues congolais et rwandais pour réaffirmer cette position.
La RDC et d’autres pays accusent le Rwanda de soutenir les rebelles, pour pouvoir accéder aux richesses minières de la région du Kivu, une accusation rejetée par Kigali.
Félix Tshisekedi, le président de la République démocratique du Congo a refusé la rencontre avec Paul Kagamé qui devait se tenir ce mercredi à Nairobi, rencontre organisée par le président kenyan.
Dans un discours à la Nation mercredi soir, il a promis une contre-offensive "vigoureuse" et assuré: "La RDC ne se laissera pas humilier, ni écraser. Nous nous battrons et nous triompherons" a indiqué le président congolais.
Le Mouvement du 23 Mars (M23) a été créé en 2012 par des militaires dissidents de l’armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s’emparant de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, située à la frontière entre le Rwanda et l’Ouganda.
