Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a lancé vendredi une sévère mise en garde contre toute attaque éventuelle des Etats-Unis en représailles à une frappe qui a tué trois soldats américains en Jordanie, imputée par Washington à un groupe pro-Iran.
"Nous avons dit à maintes reprises que nous ne serions pas à l'origine d'une guerre, mais si un pays, une force cruelle veut intimider (l'Iran), la République islamique répondra fermement", a prévenu M. Raïssi lors d'un déplacement dans la province de Hormozgan (sud).
La "puissance militaire de l'Iran dans la région n'a pas été et n'est pas une menace, quel que ce soit le pays, mais c'est un facteur de sécurité qui fait que les pays de la région peuvent compter sur les forces de la République islamique dans la région et leur faire confiance", a-t-il ajouté.
"Aujourd'hui, l'ennemi n'est pas en mesure de faire quoi que ce soit contre nous, car il sait que nos forces sont puissantes", a encore dit le président iranien.
Ces déclarations interviennent après une attaque de drone le 28 janvier, qui a visé une base logistique américaine en plein désert jordanien, près de la frontière avec la Syrie et l'Irak, tuant trois soldats américains.
Washington l'a imputée à la "Résistance islamique en Irak", une nébuleuse de combattants issus de groupes armés pro-Iran, et promis une réponse, alors que Téhéran réfute toute implication.
Dans le même temps, les Etats-Unis et l'Iran ont plusieurs fois répété qu'ils ne cherchaient pas une "escalade" des tensions au Moyen-Orient, dans le contexte de la guerre à Gaza.
Cette guerre entre l'armée israélienne et le Hamas, déclenchée le 7 octobre, exacerbe les tensions entre Israël et les alliés du mouvement islamiste palestinien, regroupés au sein de ce que l'Iran appelle l'"axe de la résistance". Celui-ci inclut, outre le Hamas, le mouvement islamiste libanais Hezbollah, des milices irakiennes et les rebelles yéménites Houthis.
Tout en insistant sur son "devoir" de soutenir ce qu'il appelle les "groupes de résistance" dans la région, l'Iran affirme que ces derniers sont "indépendants" dans leurs décisions et leurs actions.