Protest against anti-Semitic violence in Paris / Photo: Reuters (Reuters)

Après le reportage "d'Envoyé Spécial" montrant un couple s'en prendre verbalement à sa voisine en proférant des insultes racistes, le ministre français de la Justice a annoncé, ce samedi, avoir demandé un rapport en vue de la suspension d'une fonctionnaire du tribunal de Montargis, identifiée comme la personne proférant des propos racistes sur la vidéo.

"J’ai demandé aux chefs de la cour d’appel d’Orléans un rapport immédiat en vue de la suspension à titre conservatoire de la fonctionnaire du tribunal de Montargis pour ses propos absolument inadmissibles tenus dans cette vidéo", a écrit le ministre Éric Dupond-Moretti sur X affirmant : "La haine n’aura jamais sa place dans nos tribunaux".

Vendredi, le parquet de Montargis avait fait savoir qu'il se saisissait de ces paroles "discriminatoires", tout en précisant "qu'une des personnes susceptibles d'être mises en cause (appartient) au tribunal de Montargis".

Dans l'émission diffusée jeudi 20 juin sur France 2 et consacrée aux élections législatives, une aide-soignante noire, Divine, qui habite à Montargis et vit depuis près de trente ans en France, raconte être victime régulièrement d'insultes racistes de la part de ses voisins qui ont placardé sur leur pavillon des affiches du Rassemblement national. Divine affirme notamment avoir été traitée de "bonobo".

Dans un extrait visionné près de six millions de fois sur X, on assiste à un échange très violent entre l'aide-soignante et ses voisins. "On est chez nous, on fait ce qu'on veut... va à la niche", répète à plusieurs reprises la voisine face aux caméras de France 2, rappelle la radio francebleu.

"Les paroles et comportements constatés pouvant revêtir les qualifications pénales d'injures publiques et non publiques à caractère raciale, provocation publique à la discrimination et violence sans incapacité à caractère raciale" écrit dans un communiqué Jean-Cédric Gaux, le procureur de Montargis cité par le même média.

La peine maximale encourue pour ces délits et contraventions est de trois années d'emprisonnement et 45.000 euros, précise le parquet.

TRT Français et agences