Emboîtant le pas au Premier ministre britannique Rishi Sunak, le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, est arrivé ce samedi dans la capitale ukrainienne, alors que l’armée russe a intensifié ses raids sur l’ensemble du pays après une période d’accalmie relative.
A moins de vingt-quatre heures de sa nomination, le chef de la diplomatie française entend livrer un message de soutien de Paris à l'Ukraine à l'approche du deuxième anniversaire de la guerre qui oppose le pays à la Russie.
M. Séjourné "est arrivé à Kiev pour son premier déplacement sur le terrain, afin d'y poursuivre l'action diplomatique française et de réitérer l'engagement de la France auprès de ses alliés et aux côtés des populations civiles", a indiqué le ministère français des Affaires étrangères sur X.
La “pause” européenne
Premier responsable français à se rendre en Ukraine depuis la décision d'ouvrir des négociations d'adhésion à l'Union européenne, Stéphane Séjourné devrait également "réaffirmer" au président ukrainien Volodymyr Zelensky le soutien de la France "au chemin européen de l'Ukraine".
Une rencontre initialement prévue avec la ministre sortante Catherine Colonna qui était parmi les politiciens européens les plus enthousiastes pour un engagement total aux côtés de l’Ukraine pour mettre en échec la Russie, arguant qu'une victoire du président russe Vladimir Poutine mettrait en danger le reste de l’Europe.
"Aider l'Ukraine, c'est garantir la victoire de la démocratie", a déclaré le nouveau titulaire du poste lors de sa passation de pouvoir, annonçant également qu'il se rendrait "dans les prochains jours à Berlin et Varsovie".
Les nouvelles promesses d'aide occidentale à l'Ukraine ont fortement été ralenties, sur fond de dissensions politiques. Elles sont même tombées à leur plus bas niveau depuis le début de l'invasion russe début 2022, a calculé, début décembre, l'institut de recherche allemand Kiel Institute.
Une enveloppe européenne de 50 milliards d'euros envisagée pour consolider le soutien européen à l'Ukraine est bloquée, au moins jusqu'au prochain sommet de l'UE prévu tout début février. La nouvelle enveloppe américaine est de son côté freinée au Congrès américain par des réticences d'élus républicains.
Volodymyr Zelensky a averti que toute "pause" dans la défense de son pays ne ferait qu'aider Moscou à se réarmer et lui permettrait d'"écraser" l'Ukraine.
La France a été accusée de ne pas en faire assez, notamment en ne livrant pas d'avions de combat. Le montant du soutien militaire français à l'Ukraine s'élève à 3,2 milliards d'euros, ont estimé des députés dans un rapport parlementaire publié en novembre.
Les largesses de Sunak
De l’autre côté de la Manche, les critiques sont plutôt dirigées vers un engagement trop marqué.
Le Royaume uni, l'un des premiers soutiens de l'Ukraine face à la Russie, portera son aide financière à 2,5 milliards de livres (2,91 milliards d'euros) lors du prochain exercice budgétaire, soit une augmentation de 200 millions de livres par rapport aux deux années précédentes, a déclaré le Premier ministre britannique lors d'une conférence de presse.
Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, vient de signer, à Kiev, avec Volodimir Zelensky un nouvel accord de sécurité qui prévoit une augmentation de l'aide financière britannique à l'Ukraine pour l'achat notamment de drones de surveillance, de drones navals et de drones de combat à long rayon d'action.
Comme faisant écho, l’armée de l’air ukrainienne a affirmé que la Russie a lancé des dizaines de missiles et de drones sur l'Ukraine dans la nuit de vendredi à samedi, au moment où Kiev réclame à ses alliés davantage de moyens pour assurer sa défense aérienne.