“S’agissant de l’accord nucléaire de 2015”, censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique en échange de la levée de sanctions asphyxiant son économie, M. Macron “a réitéré sa conviction qu’une solution visant à revenir à sa pleine mise en œuvre était encore possible mais qu’elle devait pour cela intervenir dans les plus brefs délais”, a déclaré la présidence française dans un communiqué.
“Plusieurs mois après la suspension des négociations à Vienne”, le chef de l’Etat français “a exprimé sa déception devant l’absence de progrès et insisté auprès du président Raïssi sur la nécessité de faire le choix clair de conclure l’accord et de revenir à la mise en œuvre de ses engagements nucléaires”, a ajouté l’Elysée.
Les pourparlers à Vienne entre l’Iran et les grandes puissances dont les Etats-Unis, pour relancer l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 sont au point mort depuis mars.
Fin juin, le Qatar a organisé à Doha des pourparlers indirects entre l’Iran et les Etats-Unis - qui se sont désengagés de l’accord en 2018 - dans l’espoir de remettre le processus de Vienne sur les rails mais ces discussions ont été interrompues après deux jours sans aucune percée.
Pendant son entretien avec M. Macron, qui a duré deux heures, “M. Raïssi a condamné les actions et les positions non constructives des Etats-Unis et des pays européens” dans le dossier nucléaire, selon la présidence iranienne.
La semaine dernière, un responsable iranien avait confirmé que son pays avait “la capacité technique de fabriquer une bombe nucléaire”, tout en précisant dans la foulée qu’il n’avait “pas pris la décision d’(en) fabriquer”. Le ministère iranien des Affaires étrangères avait également assuré qu’il n’y avait “aucun changement” dans la politique nucléaire de Téhéran, se référant à une fatwa qui interdit les “armes de destruction massive”.
Par ailleurs, selon l’Elysée, Emmanuel Macron a “réitéré sa profonde préoccupation concernant la situation des quatre ressortissants français détenus arbitrairement en Iran”, demandant “leur libération immédiate”.
Il s’agit de Benjamin Brière, condamné à huit ans et huit mois d’emprisonnement pour espionnage, ce qu’il conteste ; de la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, condamnée en mai 2020 à cinq ans d’emprisonnement pour atteintes à la sécurité nationale et de deux syndicalistes, détenus depuis le 11 mai alors qu’ils faisaient du tourisme et accusés d’“atteinte à la sûreté” de l’Iran.