Emmanuel Macron a revêtu ses habits de bon père de famille. A son arrivée, il a déclaré : “Je voulais simplement vous dire (...) ma volonté (...) d'être aux côtés de la population et pour que le plus vite possible, ce soit le retour à la paix, au calme et à la sécurité. C'est la priorité des priorités”.
Le premier ministre et les ministres de la Défense, de l'Outre-mer ainsi que le président ont également observé une minute de silence en mémoire des 6 personnes tuées durant les émeutes. Macron s’est ensuite rendu à une réunion avec des élus de l’archipel.
Il vient, également, en Calédonie pour jouer la carte fermeté. Le retour au calme est un préalable pour le président. L’état d’urgence ne devrait pas être prolongé selon lui, à condition que les barrages disparaissent.
Le couvre-feu instauré, mardi 14 mai pour 12 jours en tout, impose une interdiction de circuler après 18h, interdiction de transporter des armes, de l'alcool et la suspension de TikTok. Au-delà de 12 jours, il ne peut être autorisé que par la promulgation d'une nouvelle loi qui fixe la durée définitive de l'état d'urgence.
Une visite surprise du président français
Pour rassurer la population, le président a promis que les 1 000 policiers et gendarmes, arrivés en renfort sur l’île, resteraient sur place même pendant les Jeux Olympiques.
Fermeté encore lorsque dès sa descente d’avion, il a exclu un retour institutionnel en arrière. Est-ce à dire que la réforme du corps électoral continue ? C’est elle qui a mis le feu aux poudres en ouvrant le droit de vote aux métropolitains arrivés depuis plus de 10 ans.
La nuit a été calme à Nouméa
On sait Emmanuel Macron plutôt partisan d’une pause dans le processus de ratification de la réforme du corps électoral calédonien. Les indépendantistes, eux, veulent un retrait pur et simple de cette réforme.
En guise de main tendue, il appelle l’ensemble des élus calédoniens au dialogue, “nous devons mettre toutes les parties prenantes autour d’une table", a-t-il déclaré.
Le premier ministre a annoncé, en début de semaine, la mise en place d’une mission composée de trois hauts-fonctionnaires pour renouer le dialogue entre les différentes composantes politiques de l’île.
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La nuit a été calme, a admis le Haut-Commissaire de la République, Louis le Franc, mais les barrages indépendantistes sont encore légions. Les magasins ont rouvert et la circulation a repris normalement sur l’île, même si les routes sont encombrées de carcasses de voitures brûlées ou de débris de barrages. L’aéroport international de Nouméa reste fermé jusqu’à samedi. De nombreuses entreprises sont à l’arrêt dont Euramet l’entreprise d’extraction de nickel.
Une accalmie bienvenue mais, interrogés par l’AFP, des passants kanaks ont insisté, le calme ne reviendra que lorsque la réforme sera retirée.