Depuis maintenant plus de 40 jours, la France est gouvernée par un exécutif démissionnaire, du jamais vu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Au lendemain du rejet par Macron d'un gouvernement du Nouveau Front populaire, le président reprend des consultations dans un contexte très flou. Ni l'extrême droite ni l'extrême gauche n'ont été conviées. Certains responsables invités ont refusé d'y participer.
Alors qu'Emmanuel Macron a écarté, lundi, l'option d'un gouvernement de gauche mené par Lucie Castets et a ouvert un "nouveau cycle de consultations" pour enfin trouver un Premier ministre, la colère ne retombe pas à gauche.
"Déni de démocratie"
La décision présidentielle, annoncée lundi soir dans un long communiqué, a provoqué la colère du NFP, qui hurle au "déni de démocratie".
La France insoumise (LFI), membre de l'alliance de gauche avec les socialistes, les écologistes et les communistes, a appelé à manifester contre "le coup de force d'Emmanuel Macron" le 7 septembre prochain.
Le parti de gauche radicale demande “une réplique ferme de la société française face à la gravité exceptionnelle de la situation”.
Olivier Faure, leader du parti socialiste, a annoncé qu'il ne se rendrait pas au palais présidentiel de l'Elysée pour les nouvelles consultations, dénonçant une "parodie de démocratie".
"On ne va pas continuer ce cirque", a renchéri l'écologiste Marine Tondelier, tandis que le communiste Fabien Roussel promettait que la gauche continuerait à "se battre" et appelait les Français à se mobiliser.
Arrivée en tête des législatives de juillet, la coalition de gauche ne dispose pas d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale. Mais les deux autres blocs du camp présidentiel et de l'extrême droite sont encore moins bien lotis, rendant la recherche de compromis extrêmement complexe.
La droite traditionnelle refuse, pour sa part, toute coalition, sans exclure pour autant de "voter ce qui va dans le bon sens" pour "ne pas laisser la France aller dans le mur", selon l'une de ses responsables, Valérie Pécresse.
L'extrême droite, de son côté, continue d'accuser le président français d'avoir "semé le chaos".
"Faute de méthode"
Le camp du président Macron, dont la décision de dissoudre l'Assemblée après son échec aux européennes le 9 juin dernier a plongé le pays dans la confusion politique, en appelle pour sa part à la "responsabilité" et cherche à rallier les socialistes et à isoler la gauche radicale.
Le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, a ainsi prôné sur le plateau de la télévision BFMTV, ce mardi, une "coalition large", assurant que les partisans de Macron "pourraient se mettre d'accord sur un minimum" avec les socialistes pour "permettre à la France de fonctionner".
Le quotidien de gauche Libération fustige, de son côté, toujours ce mardi, en une "le mépris" du chef de l'Etat. Son concurrent de droite le Figaro estime que "la France évite une catastrophe" avec le rejet d'un gouvernement NFP, tout en soulignant que "rien n'est réglé".
Le chef de l'Etat n'a plus beaucoup de temps pour choisir un Premier ministre, puisqu'un budget doit être présenté le 1er octobre à l'Assemblée. Et à court terme, son agenda est bien rempli. Emmanuel Macron doit donner le coup d’envoi, mercredi soir, des Jeux paralympiques, avant de s'envoler jeudi après-midi pour la Serbie.
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