Après un déjeuner à l'Elysée, les deux dirigeants ont longuement visité, accompagnés de leurs épouses, deux expositions qui ouvrent leurs portes mercredi à Paris: "Splendeurs des oasis d'Ouzbékistan", au Louvre, et "Sur les routes de Samarcande, Merveilles de soie et d'or", à l'Institut du monde arabe.
"Je suis très heureux, voilà, dans cette région qui peut être une région de tensions, de montrer que ce fut d'abord une région d'échanges et de création. Et c'est la volonté que tu portes. C'est au côté de cette volonté que la France œuvrera", a déclaré Emmanuel Macron à son homologue, en le saluant d'une longue accolade.
Chavkat Mirzioïev l'a invité à se rendre dans le "nouvel Ouzbékistan".
"Nous viendrons", lui a répondu le président français.
Dans une déclaration conjointe, les dirigeants des deux pays, qui célèbrent cette année le 30e anniversaire de leurs relations diplomatiques, "ont souligné les perspectives positives" ouvertes par "les réformes de modernisation engagées par l'Ouzbékistan et son engagement pour les relations de bon voisinage en Asie centrale".
La visite a donné lieu à la signature d'une dizaine d'accords de coopération (fonction publique, lutte contre la corruption, éducation, patrimoine, aviation civile). Des accords économiques ont aussi été conclus "dans les domaines de l'énergie, de la gestion de l'eau, des transports et du tourisme".
La France et l'Ouzbékistan "ont rappelé leur attachement à la résolution des conflits par le dialogue, dans le plein respect du droit international et de la charte des Nations unies", selon le texte.
Alors que l'Elysée avait souligné que la rencontre intervenait "dans un contexte de déstabilisation profonde causée par la guerre en Ukraine, nécessitant un dialogue approfondi entre la France et ses partenaires d’Asie centrale", ce conflit en particulier n'est pas mentionné dans la déclaration conjointe.
L'Ouzbékistan a accueilli mi-septembre à Samarcande, étape-clé sur l'antique Route de la soie, un sommet régional en présence des présidents chinois et russe, Xi Jinping et Vladimir Poutine, qui avait pris des allures de front face à l'Occident.
Après plus d'un quart de siècle passé sous une chape de plomb, l'Ouzbékistan connaît une relative ouverture depuis la mort en 2016 du brutal Islam Karimov.
Chavkat Mirzioïev, Premier ministre sous Karimov, a lancé de premières réformes libérales dans cette ancienne république soviétique de 34 millions d'habitants, pays le plus peuplé d'Asie centrale.