Macron a entamé une visite d'État de deux jours en Suède, en pleine discussion sur l'adhésion prochaine de la Suède à l'OTAN, centrée principalement sur l'avenir de la défense européenne.
"Je souhaite que cette nouvelle phase de la relation bilatérale soit mise au service de l'Union européenne, plus sûre d'elle-même, de ses valeurs, plus prospère et plus verte, plus forte et plus résiliente, en un mot plus souveraine", a déclaré M. Macron depuis le palais à Stockholm alors que son pays connaît une crise agricole assiégeant Paris.
Son gouvernement n’a pas réussi à calmer les agriculteurs mécontents. Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé une série de mesures dont l'abandon de la hausse de la taxe sur le gazole non routier pour atténuer la crise. Mais les agriculteurs n'ont pas été convaincus et ont entamé aujourd’hui leur deuxième jour de blocage des axes stratégiques autour de Paris.
Le président français et le Premier ministre suédois Ulf Kristersson tiendront une conférence de presse, au cours de laquelle ils doivent signer un nouveau partenariat stratégique bilatéral, mettant particulièrement l'accent sur la défense.
"Face à de nouvelles menaces sur le sol européen, la France et la Suède prendront des mesures concrètes pour renforcer leurs relations en matière de défense, notamment dans le secteur de l'industrie, et en devenant alliées au sein de l'OTAN dès que possible", ont souligné MM. Kristersson et Macron dans une tribune aux quotidiens français Les Echos et suédois Dagens Nyheter.
Après l’offensive russe en Ukraine par Moscou en février 2022, la Suède, qui était neutre sur le plan militaire, a décidé d'adhérer à l'OTAN. "Cette visite d'État se tient à un moment particulièrement sensible pour notre Europe, particulièrement tragique depuis deux ans avec le retour de la guerre en Europe qui a conduit la Suède sur le chemin vers l'OTAN", a souligné le président français lors d'un discours devant la communauté française à Stockholm, ce mardi en début de matinée.
La Suède "est un pays qui a la même vision de la souveraineté que la France" avec "la volonté de développer des capacités sur un spectre très large, que ce soit des capacités opérationnelles et industrielles", a déclaré un conseiller du président français, soulignant une approche commune de la nécessité d'entrer en "économie de guerre".
La France et la Suède vont signer une déclaration d'intention sur les systèmes de défense anti-aériens et de surveillance aérienne, tandis que les entreprises Saab et MBDA devraient conclure "dans les prochains jours un contrat sur le développement du missile antichar Akeron", selon Paris.
Les autorités suédoises ont provoqué un électrochoc en janvier en déclarant que les Suédois "devaient se préparer mentalement à la guerre". Après l’offensive russe, la Suède a annoncé qu'elle voulait atteindre le cap des 2% du PIB consacré aux dépenses de défense "le plus tôt possible".