Admiré en Occident pour ses réformes mais contesté en Russie pour le chaos économique ayant suivi la dislocation de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev doit être enterré au cimetière de Novodevitchi à Moscou, aux côtés de sa femme Raïssa décédée en 1999.
Avant son inhumation, sa dépouille a été exposée dans la vaste salle des Colonnes de la Maison des syndicats, près du Kremlin, comme lors des obsèques des autres dirigeants soviétiques avant lui. Des Moscovites ont défilé devant son cercueil recouvert du drapeau tricolore de la Russie, en présence de sa famille, avec en léger fond sonore une musique extraite du film "La Liste de Schindler".
Vladimir Poutine, qui a qualifié l'effondrement de l'Union soviétique de "catastrophe géopolitique", a refusé d'organiser de véritables funérailles nationales et a déclaré que son agenda ne lui permettait pas d'assister aux cérémonies.
Ancien espion du KGB, le président russe s'est néanmoins rendu jeudi à l'hôpital où Mikhaïl Gorbatchev est mort deux jours auparavant pour un hommage personnel. Le Kremlin a souligné que la présence de la garde présidentielle aux obsèques apporterait un "élément" de funérailles nationales.
De nombreux chefs d'État et de gouvernement occidentaux auraient certainement assisté à ces obsèques sans la crise diplomatique provoquée par la décision de Vladimir Poutine de lancer en février une "opération militaire spéciale" en Ukraine.
Rare dirigeant européen à entretenir de bonnes relations avec le président russe, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a néanmoins prévu de se rendre à Moscou, a dit son porte-parole. Vladimir Poutine ne prévoit pas de le rencontrer, a toutefois dit Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.