L’information est révélée par le média l’Informé: Le Service d’information du gouvernement (SIG), sous la direction du Premier ministre, entend étendre sa surveillance numérique en s'appuyant sur l'intelligence artificielle.
Le SIG a lancé un appel d'offres pour renouveler son contrat de surveillance des réseaux sociaux, incluant désormais le suivi des recherches en ligne et des signaux faibles, comme les appels à rassemblement. Ce projet, divisé en cinq lots, est estimé à 1,26 million d’euros par an.
D’après L’Informé, le premier lot concerne "la mesure d’impact en temps réel des contenus publics accessibles en ligne". L’objectif est de suivre l'influence des vidéos, déclarations et publications émises par des médias, des groupes d’influence ou des citoyens, en surveillant les posts sur X, Facebook, Instagram, YouTube, TikTok, ainsi que les articles de presse relayés en ligne.
Cela permet de suivre "la circulation des informations" et d’analyser "la façon dont des utilisateurs s’interpellent" pour déterminer "le rôle et l’importance des acteurs d’une discussion" ou repérer les communautés actives sur un sujet.
Avec le lot 2, le système permettra d'accéder aux discussions publiques en ligne concernant le Président, le Premier ministre, les ministères, ainsi que divers opérateurs de l’État, ambassades et consulats à l’étranger, indique L’Informé.
Anticiper les mouvements sociaux
Les lots 3 et 4 introduisent des nouveautés majeures. Le lot 3, axé sur la détection de "signaux faibles", vise à repérer précocement "une publication ou un sujet gagnant en visibilité".
Le prestataire devra utiliser l’IA pour "analyser les sentiments", "prédire des événements" et identifier des images, avec pour but de détecter des "narratifs qui se propagent en ligne", y compris d’éventuelles fausses informations.
Ce système permet également de repérer "la survenance d’un événement critique", comme des appels à des rassemblements spontanés, nécessitant une expertise spécifique pour un suivi réactif, précise la même source.
Généralement, ces regroupements s’organisent rapidement sur les réseaux sociaux et surprennent parfois les autorités comme cela a été le cas avec le mouvement des gilets jaunes en 2018, contre la réforme des retraites en 2023, ou encore lors des émeutes en Nouvelle-Calédonie et en Martinique.
Suivi des recherches
Enfin, d’après L’Informé, le lot 4 introduit le suivi des recherches des Français sur les moteurs de recherche, ou search listening. Ce suivi porte principalement sur Google, mais pourrait inclure TikTok, YouTube et Instagram, où les tendances de recherche sont observables grâce aux outils fournis par ces plateformes.
Ce système vise à "voir l’évolution d’un sujet [...] et le comparer à deux périodes distinctes", avec une analyse géographique possible "par pays, région, département ou ville". Ce complément à l’écoute sociale permettra d'affiner les stratégies de communication, précise le Service d’information du gouvernement.
Le sujet est d’autant plus critique que le prochain scrutin présidentiel de 2027 approche, dans un contexte d’opinion publique de plus en plus fragmentée.