Emmanuel Macron avec un résistant du maquis St Marcel à Plumelec en Bretagne ce mercredi / Photo: Reuters (Reuters)

L’image sera belle, le président français entouré des chefs d'État des pays alliés dont le président américain, le roi Charles III, le chancelier allemand Olaf Scholz et le chef de l’État italien Sergio Mattarella. Un symbole de voir les pays Occidentaux réunis pour célébrer la fin de cette guerre qui a conduit à la création de l’Union européenne dans un geste qui voulait dire “plus jamais cela.”

En prime, le président français s’octroie une allocution à 20H00 jeudi sur TF1 et France 2.

Une aubaine pense-t-on chez Renaissance, car les sondages ne bougent pas. Jordan Bardella, la tête de liste Rassemblement national est seul en tête. Valérie Hayer, la tête de liste Renaissance est à la traîne avec 15,5 % des intentions de vote. L’activisme du Premier ministre, Gabriel Attal n’y a rien changé. Il a pourtant multiplié les interviews, a accepté un débat en tête à tête avec Jordan Bardella. Le chef du gouvernement s’est même invité à un débat organisé par Radio France avec toutes les têtes de liste aux européennes !

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L’exécutif s’est investi dans la campagne, sans succès

Mais globalement, le parti au pouvoir n’a pas réussi à convaincre dans cette campagne. Les débats se sont centrés sur des questions françaises, et c’est le RN qui a imposé ses sujets comme l’immigration et le pouvoir d’achat. La question européenne était loin, elle est restée cet étrange objet politique que beaucoup d’électeurs ne comprennent pas vraiment.

Renaissance a choisi de centrer le débat sur l’Ukraine, la défense de l’Europe, la sécurité et il a raté le coche. Les sorties va-t-en-guerre d’Emmanuel Macron n’ont pas non plus convaincu face à des chefs d'État européens plutôt timorés sur le sujet. L’Ukraine, il en sera aussi question durant ces cérémonies. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky sera présent tandis que la Russie est exclue.

D’ailleurs, le sénateur Renaissance, François Patriat déclare au journal le Parisien qu’il espère que les cérémonies du Débarquement vont donner de “l’émotion” et toucher le cœur des électeurs.

D-Day 80th anniversary

Pas un mot sur l’activisme du président, après celui du Premier ministre dans cette campagne électorale. Emmanuel Macron sera en direct jeudi soir à la télévision pour parler Europe et situation internationale. La ficelle est un peu grosse et tous les partis politiques se sont insurgés contre un déni de démocratie par le parti au pouvoir. Est-ce que l’électeur pensera de même?

Un scrutin européen devenu un vote pour ou anti-Macron

Le politologue Pascal Perrineau ne croit pas à une traduction dans les urnes après les cérémonies du Débarquement. Selon lui, les électeurs ont pour beaucoup déjà fait leur choix. De plus, a-t-il expliqué au Parisien, “les gens vont être sensibles à une Europe qui se mobilise pour faire tomber le nazisme, oui. Mais les listes qui peuvent se réclamer de cet héritage sont nombreuses.”

Concluons enfin qu’à force d’interventions du président dans la campagne pour essayer de convaincre, le scrutin est devenu un vote pour ou contre Emmanuel Macron. L’impopularité du président français pourrait se traduire dans les urnes dans une France encore secouée par des réformes à marche forcée.

Ainsi, ce mercredi, à Plumelec en Bretagne, des tags anti-Macron sont apparus dans la nuit à quelques heures d’une cérémonie à laquelle participait le président français.

Demain, 6 juin, date anniversaire du Débarquement, les cérémonies se concentrent sur les plages. Joe Biden visitera avec Emmanuel Macron le cimetière de Colleville-sur-Mer dans le Calvados.


TRT Français et agences