‘’Dans toutes les démocraties du monde, quel que soit le résultat, le groupe majoritaire est immédiatement convoqué pour désigner dans ses rangs la figure du Premier ministre’’, a déclaré, vendredi soir, le patron des ‘’insoumis’’ lors d’une conférence qu’il tenait à Paris, dans le 10e arrondissement, où il a présenté son analyse de la séquence politique entamée il y a plus d’un mois avec la dissolution de l’Assemblée nationale.
Le leader de LFI a assuré que la coalition de gauche était prête à assumer le pouvoir et, même, ‘’toutes les conséquences’’ face au risque de censure à l’Assemblée. ‘’Il existe des majorités que nous avons déjà observées’’ dans l’Hémicycle, a ajouté Mélenchon, qui a dénoncé, cependant, le fait que ‘’certains veulent transformer le cordon sanitaire -soit le front républicain qui s’est constitué au soir du premier tour- en alliance politique’’, selon le quotidien Libération.
L’ancien député a martelé qu’il ’’n’y en aura jamais, jamais, jamais’’ d’alliance avec la macronie, ‘’d’aucune forme, d’aucune façon.’’
Dans son ‘’moment politique’’ -monologue d’environ 1h45 devant ses partisans à Paris- Jean-Luc Mélenchon a, également, abordé la question des tractations avec les autres composantes du Nouveau Front populaire.
‘’On a eu l’impression à certains moments qu’on était passé de pas de Mélenchon à pas d’insoumis, puis de pas d’insoumis à un socialiste et d’un socialiste à Olivier Faure. La formule nous est apparue plus rigide et excessive que ce dont on était convenu’’, a-t-il souligné. Avant d’affirmer être ‘’la cible d’un ostracisme que personne n’est capable d’expliquer.’’
Jean-Luc Mélenchon a évoqué ceux qui lui ont ‘’tiré dans le dos’’ : ‘’De l’intérieur des gens disent “ce type est insupportable’’ ou “jamais il ne sera Premier ministre’’. Comme si j’étais l’abomination. Ça nous a coûté, auprès des faibles, des mous, des indécis’’.
Il a indiqué que les discussions avec les ‘’partenaires’’, en sont arrivées ‘’jusqu’au point où un nom est apparu, une proposition qui ferait honneur à tous : Huguette Bello’’. Pour le leader insoumis, cité par Libération, la présidente de la Réunion ‘’coche de nombreuses cases. Elle est une femme d’un territoire d’Outre-Mer, dont personne ne peut soupçonner la droiture de vie et les engagements de longue date. Elle serait la personne qui serait écoutée avec crédit et respect pour régler la situation en Nouvelle-Calédonie. Elle nous a soutenus à plusieurs reprises, chaque fois sans contrepartie. Elle est une femme, racisée, une féministe antiraciste’’.
Jean-Luc Mélenchon assure que si son nom n’a pas été encore officiellement proposé pour Matignon, c’est en raison du blocage imposé par le Parti socialiste (PS). ‘’Trois formations au moins sont d’accord sur le sujet : les insoumis, les communistes et les verts’’, assure-il. Le PS tient un conseil national samedi 13 juillet à midi sur cette question.
‘’Le 18 juillet [jour du début de la nouvelle mandature à l’Assemblée nationale] nous aurons une candidature commune du Front populaire pour barrer la route à tout ce qui pourrait venir d’autre’’, a assuré le chef de file de LFI.