La France a décidé de fermer son ambassade au Niger, où "elle n'est plus en capacité de fonctionner normalement ni d'assurer ses missions", a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques, actant définitivement un divorce entre les deux pays.
Cette mesure intervient alors que le dernier soldat français encore présent au Niger dans le cadre de la lutte contre le terrorisme quitte le pays ce vendredi.
C’est le dernier épisode d’une crise marquée par le départ de Niamey de l’Ambassadeur de France, Sylvain Ittée le 27 septembre dernier.
Dans une lettre datée du 19 décembre, Sylvain Itté explique que “ l’ambassade de France se trouve aujourd’hui dans l’impossibilité d’exercer la plénitude des missions dévolues à une représentation diplomatique du fait des restrictions qui lui sont imposées par les autorités nigériennes “.
“Malgré nos demandes répétées, les autorités nigériennes compétentes n’ont pas répondu favorablement au maintien des activités de l’ambassade de France au Niger dans des conditions normales “, regrette l’Ambassadeur, avant d’annoncer la fermeture de la représentation diplomatique “ pour un délai indéterminé ”.
Le coup d’État du 26 juillet dernier contre Mohamed Bazoum a provoqué une détérioration profonde des relations entre le Niger et la France.
Paris n’a jamais reconnu le général Abdourahamane Tiani et son administration du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Déclaré persona non grata dès le 25 août par les nouvelles autorités, l’ambassadeur de France vivait reclus au sein de la chancellerie française avant son départ, un mois après.
Dans la foulée, le Niger a interdit le survol de son espace aérien aux avions commerciaux et militaires français, rompu les accords de coopération militaires, et dénoncé une convention fiscale, entre autres. Ce malaise diplomatique touche aussi les régimes militaires du Mali et du Burkina Faso qui ont rompu leurs liens avec la France.
Par ailleurs, les étudiants originaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger ne pourront plus obtenir de visa pour poursuivre leur scolarité en France, le ministère français des Affaires étrangères ayant suspendu la délivrance des visas pour ces trois pays.
Parallèlement, l’on note un rapprochement entre la Russie et ces trois pays réunis désormais au sein de l'Alliance des États du Sahel (AES).
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