Quelques mois après le massacre de l'hôpital Al-Shifa à Gaza, qui a soulevé un tollé mondial, l’armée israélienne revient à la même pratique génocidaire. Israël a ordonné l'évacuation des patients et du personnel de trois hôpitaux dans le nord de la bande de Gaza.
Israël “exige l'évacuation des patients et du personnel de santé de l'hôpital Kamal Adwan, l'hôpital indonésien et l'hôpital Al-Awda”, a déclaré le ministère de la Santé de Gaza.
Les troupes israéliennes ont arrêté “un auxiliaire médical qui accompagnait un patient en soins intensifs lors de son transfert de l'hôpital Kamal Adwan, malgré une coordination préalable”, affirme le communiqué, qui fait savoir que l'armée de l’occupation assiège l'hôpital Kamal Adwan et tire sur les locaux administratifs.
L'armée israélienne a également menacé de détruire le bâtiment et menacé le personnel médical des hôpitaux de “de meurtre et d'arrestation” s'ils n'évacuaient pas, comme cela s'est produit à l'hôpital Shifa de la ville de Gaza qui a été “assiégé pendant des semaines en novembre dernier”, a ajouté le communiqué.
Les médecins dans la ligne de mire
Le matin du 18 mars dernier, les forces israéliennes avaient fait irruption dans l'hôpital Al-Shifa à Gaza, où plus de 7 000 patients et Palestiniens déplacés avaient trouvé refuge.
Au cours du raid et du siège qui a suivi, plus de 170 personnes ont été assassinées et 800 Palestiniens ont été détenus et interrogés par les forces israéliennes.
Après le retrait de l'armée israélienne, des fosses communes contenant des restes humains brûlés ont été découvertes.
Le directeur de l'hôpital Kamal Adwan, Hossam Abu Safia, a confirmé que “l'armée israélienne leur a donné 24 heures pour faire évacuer complètement les patients et le personnel de santé de l'hôpital”.
“L'armée a communiqué directement avec nous et nous a menacés, nous disant que nous devions évacuer l'hôpital au risque de nous mettre en danger”, a-t-il dit dans un enregistrement audio envoyé aux journalistes.
Abu Safia a mis en garde contre les implications de cette “action israélienne dangereuse” qui cacherait, selon lui, “un nouveau plan visant à déplacer les résidents du nord de Gaza en mettant le système de santé hors d'état de fonctionner”.
"Évacuez ou mourrez"
En parallèle, les ordres d’évacuation des zones résidentielles se poursuivent à travers le territoire dévasté par une année entière de bombardements intensifs. L'armée israélienne a annoncé le début d'une opération à Jabalia, après des heures d'attaques féroces sur les zones est et ouest du nord de la bande de Gaza.
Auparavant, l'armée israélienne avait demandé aux Palestiniens d'évacuer leurs maisons le camp de Jabalia et de se diriger vers le sud en empruntant un “couloir de sécurité”, tandis que les autorités palestiniennes ont mis en garde contre cette consigne, assurant qu’il s'agit encore d'une “tromperie et un mensonge”.
Cette action israélienne dangereuse est un nouveau plan visant à déplacer les résidents du nord de Gaza en mettant le système de santé hors d'état de fonctionner.
Au mépris d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à un cessez-le-feu immédiat et des appels internationaux pour arrêter la guerre, Israël poursuit depuis octobre son offensive brutale sur Gaza.
Près de 42 000 personnes ont été tuées, principalement des femmes et des enfants, et près de 97 600 ont été blessées, selon les autorités sanitaires locales. L'assaut a déplacé la quasi-totalité de la population du territoire dans un blocus permanent qui a entraîné de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments.
Israël fait l'objet d'une plainte pour génocide devant la Cour internationale de justice pour ses actions à Gaza.