L’Elysée continue d’avancer les noms de deux personnalités pour Matignon, l’une venue de la gauche, l’ex-premier ministre Bernard Cazeneuve, l’autre de la droite, le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand.
Mais La France Insoumise (LFI) continue de camper sur sa position, soulignant que ses députés censureront tout autre premier ministre que Lucie Castets.
Mathilde Panot, présidente du groupe La France Insoumise (LFI) à l'Assemblée nationale, a critiqué mercredi, le Président français Emmanuel Macron pour sa "lenteur" dans la nomination d'un Premier ministre, alors que le président envisagerait de nommer Xavier Bertrand (Les Républicains).
Elle a accusé le chef de l'État de "s'éloigner des principes démocratiques" : "Si Emmanuel Macron avait pu se nommer lui-même et cohabiter avec lui, il l’aurait fait".
Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, a estimé mercredi que l’ex-majorité présidentielle est en train de se ‘’déliter complètement’’, après l’annonce de la candidature d’Edouard Philippe à l’élection présidentielle, tout en rejetant une possible candidature de Xavier Bertrand.
Le bureau national du PS a quant à lui écarté mardi soir une proposition de non-censure d’un gouvernement dirigé par Bernard Cazeneuve.
Les écologistes, de leur côté, déplorent que les noms présentés par le chef de l’État ‘’incarnent une forme de continuité du macronisme, là où le pays a besoin de l’inverse’’.
Les dirigeants des Républicains ont ouvert la porte à l’hypothèse Xavier Bertrand, tout en affirmant qu’elle n’était sans doute pas ‘’viable’’.
Le parti d’extrême droite, le Rassemblement National (RN), s’oppose radicalement à Xavier Bertrand, qu’il estime trop hostile à ses idées et ses électeurs, et déclare ‘’impossible’’ un gouvernement Cazeneuve car il ‘’tiendrait une politique de gauche’’.
La cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, a indiqué mardi au président français Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique, que le RN censurerait un gouvernement avec Xavier Bertrand ou Bernard Cazeneuve à sa tête.
Marine Le Pen, a rappelé à Macron ses conditions pour que son parti d'extrême droite ne censure pas le prochain gouvernement, notamment que le futur Premier ministre "s'attelle à engager un travail sur le mode de scrutin et donc sur la proportionnelle aux législatives", réclamée par le Rassemblement national depuis des années.
Pour rappel, après une série de consultations avec les responsables des partis et les présidents des chambres parlementaires, le Président français Emmanuel Macron a écarté, lundi 26 août, la formation d'un gouvernement dirigé par Lucie Castets et soutenu par le Nouveau Front Populaire (NFP)
Dans ce contexte tendu, Emmanuel Macron a engagé "un nouveau cycle de consultations" dès le 27 août, avec pour objectif de trouver une issue acceptable à cette crise politique inédite sous la Vᵉ République.
Les consultations entre le chef d'État français et les dirigeants des groupes politiques avaient débuté vendredi 23 août, soit 47 jours après le second tour des élections législatives anticipées.
Ces échanges ont marqué la première étape d'une série de discussions visant à établir une coalition stable, nécessaire pour la gouvernance du pays après des élections législatives marquées par une absence de majorité absolue, selon une déclaration de l'Élysée.