C’est un dispositif d’un nouveau genre jamais expérimenté. Le gouvernement d’Emmanuel Macron prévoit d’isoler les élèves considérés comme radicalisés dans des "classes spécifiques".
Pour lutter contre la radicalisation des élèves, la nouvelle ministre de l’Education, Nicole Belloubet, a annoncé travailler sur l’idée de classes "spécifiques"pour avoir "un suivi encore plus fin" de ces derniers. "Nous cherchons la manière et le périmètre que [ces classes] pourraient recouvrir", a-t-elle expliqué sur France 2.
Selon la ministre, près de 500 élèves se trouvent en processus de radicalisation dont 160 seraient déjà dans le "haut de spectre".
Mais pour Séraphin Alava, professeur à l’université Toulouse-Jean-Jaurès et membre de la chaire Unesco de prévention des radicalisations et de l’extrémisme violent, ce dispositif ne ferait qu’aggraver le problème.
“Isoler, c’est un échec. Partout dans le monde, quand on réunit des radicalisés, on produit des écoles de radicalisation. Il ne faudrait pas reproduire le mal qu’on veut réduire", explique-t-il dans un entretien avec le journal Libération.
En automne, Gabriel Attal, alors ministre de l’Education nationale, annonçait déjà "travailler à des mesures" qui permettent de "sortir" les élèves radicalisés des établissements scolaires. Mais comment définir un élève radicalisé ? Comment le reconnaître ? Autant de points d’interrogation qui risquent d’ouvrir la porte à l'arbitraire, aux préjugés et aux discriminations.