Une large mobilisation s'annonce en France ce jeudi 5 décembre, avec deux appels distincts à la grève, l'un émanant de la fonction publique et l'autre du secteur de l'énergie.
Cette mobilisation intervient dans un contexte de tensions politiques, alors que le gouvernement de Michel Barnier a été censuré, un geste inédit depuis 1962, qui plonge le pays dans une période de fortes incertitudes politiques et financières, six mois après la dissolution.
La contestation, qui fédère divers secteurs, cible notamment les mesures d'économies prévues dans le budget 2025 ainsi que des revendications sur le pouvoir d'achat.
Dans la fonction publique, les syndicats représentatifs, à l'exception de Force ouvrière, ont appelé à cesser le travail. La CGT a précisé dans un communiqué que les discussions avec Guillaume Kasbarian, ministre de la Fonction publique, n'ont pas permis d'aboutir à des accords satisfaisants.
La suppression des catégories A, B et C (qui définissent les niveaux de responsabilités et qualifications dans la fonction publique) a été abandonnée, mais les organisations syndicales jugent que l’exécutif n'a pas répondu aux autres revendications essentielles.
Les écoles seront particulièrement touchées. Le FSU-SNUIpp, syndicat majoritaire, estime à 65% le taux de grévistes dans le premier degré, annonçant la fermeture probable de milliers d'établissements.
Dans plusieurs villes françaises, les parents d’élèves ont été prévenus de l’absence des professeurs ainsi que de services de cantine. Par ailleurs, les hôpitaux, les mairies, les services administratifs et même les polices municipales prévoient des perturbations liées à cette grève.
Dans le secteur de l'énergie, l’intersyndicale CGT/CFE-CGC/CFDT/FO dénonce des augmentations salariales insuffisantes. CFE-Énergies, explique que ”les négociations actuelles proposent seulement +0,8% en augmentation générale, loin des 2,3% demandés pour les mesures individuelles”.
Les syndicats appellent à une grève totale dans toutes les entreprises du secteur, d’EDF à Enedis, en passant par GRDF.
Cette convergence des luttes, qui croise les mobilisations de la fonction publique et du secteur énergétique, reflète le mécontentement croissant en France face aux politiques gouvernementales.
L’intersyndicale de l’énergie a, d'ailleurs, annoncé qu’une décision serait prise, dès jeudi soir, pour envisager de prolonger le mouvement.