Le Hamas a annoncé qu'il restituerait jeudi à Israël les corps de quatre otages, avant de libérer samedi six otages vivants.
"Nous avons décidé de remettre quatre corps jeudi", a déclaré le négociateur en chef du mouvement, Khalil al-Haya. En échange, Israël "libérera samedi" un nombre de prisonniers déterminé dans le cadre de l'accord de trêve, a-t-il ajouté.
"Le mouvement et la résistance ont décidé de libérer le samedi 22 février les derniers prisonniers en vie", dont la libération était prévue dans le cadre de la première phase de l'accord, a précisé Khalil al-Haya.
Au total, 33 otages israéliens doivent être libérés durant la première phase du cessez-le-feu, qui s'achève le 1er mars, contre 1 900 Palestiniens détenus par Israël. Depuis le début de la trêve, 19 otages israéliens et 1 134 Palestiniens ont été libérés.
Ce cessez-le-feu précaire a fait taire les armes à Gaza le 19 janvier, après 15 mois de guerre israélienne dévastatrice dans l’enclave assiégée.
Les discussions, jusque-là retardées, sur la poursuite de la trêve vont commencer "cette semaine", a affirmé mardi le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, précisant que son pays exigeait "une démilitarisation totale de Gaza" pour l'après-guerre.
Après des entretiens dimanche à Jérusalem avec le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, Benjamin Netanyahu avait menacé d'ouvrir les "portes de l'enfer" dans la bande de Gaza si tous les otages n'étaient pas libérés, reprenant une expression du président américain Donald Trump.
Depuis plus de 500 jours de captivité, 70 personnes sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 35 sont mortes, selon l'armée israélienne.
"Un autre Gaza"
Censée débuter le 2 mars, la deuxième phase du cessez-le-feu prévoit la libération de tous les otages et la fin définitive de la guerre, avant une étape finale consacrée à la reconstruction du territoire palestinien en ruines.
Le projet de Donald Trump prévoit de placer Gaza sous contrôle américain et d'en expulser les 2,4 millions d'habitants.
Sur l'après-guerre, "tout comme je me suis engagé à ce [...] qu'il n'y ait plus ni Hamas, ni Autorité palestinienne, je me dois de respecter le plan" de Donald Trump "pour la création d'un autre Gaza", a déclaré lundi Netanyahu.
Son ministre de la Défense, Israël Katz, a annoncé la création d'une "agence spéciale" pour organiser le "départ volontaire" des Gazaouis.
Le Qatar, médiateur entre Israël et le Hamas, a de son côté affirmé mardi que l'avenir de Gaza était "une question palestinienne".
L'Arabie saoudite doit accueillir vendredi un mini-sommet arabe pour répondre au projet Trump, qui est décrié à travers le monde et rejeté par les Palestiniens et les pays arabes. Un sommet extraordinaire de la Ligue arabe sur la question, prévu fin février au Caire, a été reporté au 4 mars.
Après avoir offert, lors de sa visite en Israël, un soutien sans faille à Netanyahu, le secrétaire d'Etat américain a rencontré lundi à Riyad le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, avant de poursuivre sa tournée aux Émirats arabes unis.
Les deux responsables "ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre le cessez-le-feu à Gaza et à veiller à ce que le Hamas libère tous les otages, y compris les citoyens américains", selon le département d'État.
La trêve doit aussi permettre l'entrée d'une aide internationale accrue dans la bande de Gaza, assiégée par Israël. Cependant, le Hamas accuse Israël de bloquer l'entrée des préfabriqués et des équipements de déblaiement des décombres.
L'offensive israélienne lancée a tué au moins 48 291 Palestiniens à Gaza, dont des femmes et des enfants, selon les données du ministère de la Santé, jugées fiables par l'ONU.