Devenu à 34 ans le plus jeune Premier ministre de France, le populaire Gabriel Attal a pour mission d'insuffler un nouvel élan à un mandat présidentiel en panne.
Sur la chaîne de télévision TF1 jeudi soir, le nouveau chef du gouvernement a promis aux Français "de l'action, de l'action, de l'action" et "des résultats, des résultats, des résultats".
La nouvelle équipe gouvernementale annoncée jeudi devra relever d'importants défis en 2024. Il lui faudra notamment aller au combat face à l'extrême droite, qui caracole en tête des sondages, lors des élections européennes de juin.
Pressenti pour la tête de liste de la majorité aux élections européennes, Stéphane Séjourné, un proche du président français, a finalement hérité le ministère des Affaires étrangères, supplantant la diplomate Catherine Colonna, jugée inaudible et pas assez politique.
Tous les postes régaliens de cette nouvelle équipe gouvernementale sont désormais occupés par des hommes.
Au moment où les tensions sont à leur maximum au Proche Orient comme en Asie en passant par l'Europe et l'Afrique, le ministère des Affaires étrangères est confié au patron du parti présidentiel Renaissance et président du groupe au Parlement européen.
Plusieurs poids lourds, dont Bruno Le Maire à l'Economie et Gérald Darmanin à l'Intérieur, ont été confirmés jeudi au sein du gouvernement concocté par Emmanuel Macron et Gabriel Attal. Sébastien Lecornu reste aux Armées et Eric Dupond-Moretti à la Justice.
Ténors de gauche écartés
L'Education nationale est confiée à Amélie Oudéa Castera. Mais la ministre sortante des Sports et des Jeux olympiques va avoir un périmètre très large incluant ces dossiers, ainsi que la Jeunesse.
Elle sera donc chargée à la fois du rendez-vous phare de l'année, les Jeux de Paris prévus l'été prochain, et de l'école, "mère des batailles" selon l'exécutif.
Deux ex-ministres de droite, Rachida Dati et Catherine Vautrin, ont par ailleurs été nommées jeudi au sein du nouveau gouvernement.
Mme Dati, ancienne ministre de la Justice du président de droite Nicolas Sarkozy, récupère le poste de la Culture. Quant à Mme Vautrin, détentrice de plusieurs portefeuilles sous la présidence de Jacques Chirac, un autre président de droite, et pressentie pour être Première ministre en 2022, elle hérite d'un ministère élargi au Travail, la Santé et les Solidarités.
La nomination au ministère de la Culture de Rachida Dati a provoqué la fureur de son camp, le parti de droite Les Républicains (LR).
Le président de LR Eric Ciotti a annoncé jeudi son exclusion du parti, estimant qu'elle s'était ainsi "placée en dehors de notre famille politique".
"Nous sommes dans l'opposition, nous tirons donc les conséquences de son choix avec regret", a déclaré M. Ciotti dans un communiqué.
Si les ministres-clés restent, plusieurs ténors sont écartés, dont le porte-parole Olivier Véran mais aussi le ministre du Travail Olivier Dussopt, qui avait mené l'impopulaire réforme des retraites et avait participé à la controversée loi sur l'immigration qui a divisé le camp présidentiel.
Agnès Pannier-Runacher, ministre sortante de la Transition énergétique, sort aussi du gouvernement, tandis que Clément Beaune, ministre délégué aux Transports, ne figure pas sur la première liste.
Autant de figures venues de la gauche, ce qui laisse un gouvernement penchant davantage à droite.