Le raccordement par EDF de l'EPR de Flamanville au réseau électrique national  a eu lieu en décembre dernier; Sa mise en fonction a été retardée de plusieurs années / Photo: AFP (AFP)

Le gestionnaire du réseau électrique français RTE se félicite dans son bilan 2024. La France a retrouvé en 2024 une production électrique proche de ses niveaux d'avant la crise du Covid-19. Le nucléaire a repris une production normale, les travaux de mise aux normes ou de modernisation sont terminés. Pour rappel, en 2022, près de 65% des réacteurs étaient hors service en plein été. Enfin, la part des énergies renouvelables est en hausse.

Le nucléaire reste la première source de production électrique en France, et représente 67,41% de l’énergie produite. La part de l’éolien et du solaire augmente pour atteindre 27,6% de la production totale. Et le pays a pu franchir pour la première fois le seuil de 95% d'électricité produite d'origine bas-carbone.

En d’autres termes, la France n’a jamais produit aussi peu d’énergie carbonée (à partir de fuel, gaz ou charbon) et elle prévoit d’abandonner ses centrales à charbon en 2027.

Le gouvernement choisit le nucléaire encore et toujours

Le satisfecit de RTE est compréhensible mais il faut nuancer. Tout d’abord la part du renouvelable n’est pas à son maximum, elle pourrait être encore développée. Ainsi en Allemagne, elle représente 59% de l’électricité produite, mais c’est vrai que Berlin a choisi la sortie du nucléaire, effective en 2024.

Les ambitions dans l’éolien et le solaire étaient grandes mais ce n’est pas la direction que le gouvernement semble vouloir prendre car l’avant-projet de loi sur la souveraineté énergétique présenté au début du mois ne prend que la voie nucléaire.

Les énergies renouvelables sont laissées de côté, les objectifs de déploiement sont revus à la baisse ou plutôt ils ne sont plus chiffrés donc la contrainte est moindre. Le Code de l’énergie prévoyait que la part des énergies renouvelables devait être de 33% de la consommation d’énergie en 2030, date à laquelle elles auraient dû représenter 40% de la production d’électricité. Cela n’est plus mentionné dans le texte présenté en janvier.

À contrario, Paris envisage la construction de 14 nouveaux EPR (réacteurs nucléaires nouvelle génération), ce qui a fait bondir les écologistes. Le texte est même très clair, on peut lire qu’«en matière d’électricité, la programmation énergétique conforte le choix durable du recours à l’énergie nucléaire en tant que scénario d’approvisionnement compétitif et décarboné».

Il reste cependant quelques obstacles à franchir, les EPR coûtent très cher et aucun plan de financement n’est à ce jour établi, l’Union européenne a voté la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55% d’ici 2030. Il faudra pour cela “rendre propres” les outils de production (industrie, les transports et le chauffage) qui, en majorité, utilisent des énergies fossiles.

TRT Français et agences