En cas de majorité absolue de l’opposition
Si le RN ou la gauche obtiennent une majorité absolue, le président doit appeler le représentant du parti qui a remporté cette majorité et lui demander de former un gouvernement. Selon l'article 8 de la Constitution, le président de la République nomme le Premier ministre mais, dans les faits, il doit le choisir au sein de la majorité parlementaire, sinon un gouvernement minoritaire se ferait rapidement censurer à l'Assemblée.
Dans ce cas, on va vers une cohabitation c’est-à-dire que les deux têtes de l'exécutif n’appartiennent pas à la même tendance politique. Pour une majorité absolue, il faut obtenir au moins 289 sièges.
En cas de victoire du RN, le parti d’extrême-droite a déjà annoncé que Jordan Bardella serait Premier ministre et Marine le Pen dirigerait le groupe parlementaire à l’Assemblée nationale.
A gauche, ce sera un casse-tête, les membres du nouveau Front Populaire ne sont pas d’accord sur un nom. La France insoumise estime que Jean-Luc Mélenchon, son président, devrait être nommé. Pour le PS, le PC, Les Écologistes, c’est plutôt tout sauf Mélenchon. La question sera donc épineuse pour la coalition de gauche en cas de majorité absolue
Une majorité absolue pour Ensemble
C’est l’option la moins probable puisque les sondages semblent confirmer le rejet par les électeurs du camp présidentiel. Si Ensemble a une majorité absolue, Emmanuel Macron nomme un Premier ministre de son choix, de son parti et il peut terminer son quinquennat tranquillement. Gabriel Attal, Premier ministre depuis cinq mois et qui se présente aux législatives pourrait alors reprendre ses fonctions de chef de l'exécutif. Les prochaines élections présidentielles ont lieu en 2027.
En cas de majorité relative
On s’oriente peut être vers une majorité relative mais qui voudra s’associer avec le RN s'il obtient le plus grand nombre de sièges de députés? La majorité présidentielle sera-t-elle capable de monter une coalition avec la gauche? La gauche le voudra t-elle? Autant de questions difficiles car Emmanuel Macron ne cesse de vilipender les extrêmes de gauche et de droite, mettant sur le même plan des programmes très différents et pourtant c’est peut-être le scénario qui attend les Français au soir du second tour des législatives. Le Front populaire pourra-t-il résister aux sirènes du pouvoir si le président propose des postes régaliens à quelques personnalités de gauche. Il a déjà suivi cette stratégie, ce qui a surtout eu pour effet d’affaiblir les dites personnalités.
Selon un sondage LegiTrack OpinionWay-Vae Solis pour le journal Les Echos publié le 22 juin, le RN est crédité de 35% des intentions de vote. Le nouveau Front populaire serait derrière 28% des voix, et la majorité présidentielle se classerait en troisième position avec 22% des voix.
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