Le quotidien belge Le Soir titre sobrement “renversement historique” et son éditorialiste plaide pour une grande coalition parlementaire pour retrouver une majorité à l’Assemblée.
Les journaux allemands pointent du doigt le manque de culture du compromis des élus français. "Il est plus facile de (re)construire Notre Dame qu'un budget", ironise le quotidien berlinois Tagesspiegel.
"La France en est de nouveau au même point que cet été : les coalitions et les compromis sont mal vus, c'est toujours la faute des autres", se moque le journal berlinois.
L’analyse du quotidien de centre gauche allemand Süddeutsche Zeitung met en cause Emmanuel Macron : "Une ombre devant le soleil de la République : le chaos politique en France est dû à une grave faute du président. La solution doit venir d'Emmanuel Macron lui-même. Or il y a peu de chance que cela arrive".
En Espagne, l’éditorialiste du quotidien El Pais va dans le même sens : "Le véritable responsable de la débâcle est Macron, pour avoir (...) nommé un Premier ministre conservateur issu d'un parti minoritaire et mourant, pensant que cela faciliterait l'approbation de mesures nécessairement impopulaires".
Il conclut ainsi : "L'aveuglement du président est à ce stade injustifiable”.
La Tribune de Genève dans son éditorial n’hésite pas à titrer, “La page Macron doit se tourner”. Julien Culet écrit une analyse sans pitié sur la dissolution de l’Assemblée nationale et ses conséquences. “Jupiter à l’orgueil boursouflé ne pouvait pas croire que les électeurs oseraient lui faire l’affront de ne pas lui donner une majorité. Signe d’un président en bout de course, totalement déconnecté de la réalité, il a pensé pouvoir reprendre la main mais il l’a désormais définitivement perdue“, lit-on dans la Tribune de Genève.
La presse blâme le président
Pas de soutien non plus du côté italien, la Repubblica estime que la chute du gouvernement Barnier est une “gifle pour Macron”. L'éditorialiste de la Stampa ose une analyse plus large. Selon lui, "nous assistons à la protestation profonde et non éphémère de segments importants de l'opinion publique abandonnés par des dirigeants oligarques et auto-référentiels", estime Giovanni Orsina.
Les réactions des partis du socle de droite qui, en France, soutenaient le gouvernement Barnier semblent confirmer l’analyse. Beaucoup d’élus étaient déconcertés et ne comprenaient pas cette alliance des extrêmes contre eux, oubliant les multiples crises sociales et politiques qui leur ont fait perdre plusieurs élections.
Ironie de l’histoire, le quotidien de gauche Efsyn s’est amusé à souligner que "plus tôt cette semaine, les coûts d'emprunt de la France (avaient) brièvement dépassé ceux de la Grèce".