La réforme vise à répondre aux difficultés de recrutement en France en faisant varier les conditions d'indemnisation des chômeurs selon la conjoncture, une idée catégoriquement rejetée par la gauche, l'extrême droite et les syndicats.
Jeudi, les sénateurs ont entériné par 242 voix contre 91 un compromis trouvé avec les députés sur ce texte. Grâce à un accord avec la droite, le gouvernement n'a pas eu à recourir à l'arme constitutionnelle du 49.3, qui permet à l'exécutif de faire passer un texte sans vote, à moins qu'une motion de censure ne soit adoptée.
Le texte voté prévoit dans un premier temps de prolonger les règles actuelles, mais enclenche la possibilité, par décret, de moduler certaines règles de l'assurance chômage afin qu'elle soit "plus stricte quand trop d'emplois sont non pourvus, plus généreuse quand le chômage est élevé".
L'exécutif martèle qu'il y a urgence face aux difficultés de recrutement des entreprises, et fait de cette réforme une première pierre de sa stratégie pour atteindre le plein emploi en 2027, soit un taux de chômage d'environ 5% contre 7,4% actuellement.
Députés et sénateurs sont parvenus à un compromis, qui a été durci par les élus de droite.
Le texte prévoit notamment que le refus à deux reprises en un an d'un CDI après un CDD ou un contrat d'intérim sur le même poste, le même lieu et avec la même rémunération, entraînera la perte de l'indemnisation chômage.
Une autre disposition fait débat: "l'abandon de poste" sera désormais assimilé à une démission, pour limiter l'accès à l'assurance chômage.
A l'unisson des syndicats, la gauche a critiqué "une réforme de droite" dont l'objectif serait de "baisser les indemnités des chômeurs", vus comme "des suspects en puissance, des profiteurs".