#COW65 : 21e Rendez-vous de l'Histoire à Blois sur le thème de "La puissance des images" / Photo: AFP (AFP)

L'ancien président français qui s'exprimait dans une interview accordée au magazine Le Point, a également critiqué la décision de son successeur de ne pas inclure la candidate du Nouveau Front populaire à Matignon dans la nouvelle série de discussions pour la formation d’un nouveau gouvernement.

Dans l'entretien publié ce mercredi, Hollande a rappelé que "ce n’était pas au président de la République de ‘censurer’ lui-même Lucie Castets". Pour lui, cette responsabilité devait revenir à l'Assemblée nationale, une fois les députés informés de la déclaration de politique générale et de la composition du gouvernement.

Le président Macron a écarté l'option d'un gouvernement unissant toutes les forces de gauche, malgré l'insistance de plusieurs figures politiques, dont François Hollande, qui soutient qu'un tel gouvernement n'est possible que si un socialiste dirige l'exécutif.

"Pour gouverner avec toutes les composantes de la gauche", a affirmé Hollande, "la direction du gouvernement doit être socialiste et favorable à la construction européenne".

En réaction aux commentaires de l'ancien chef d'État, François Bayrou, allié d'Emmanuel Macron, a estimé que cette déclaration est "n'importe quoi", une accusation "hors sujet, hors institution, bon sens".

Selon le président du MoDem (centre), Hollande "a été président de la République, il doit connaître la Constitution", notamment l'article 8 qui stipule que "le président de la République nomme le Premier ministre", et non "sur désignation par un parti minoritaire".

Et le Haut-Commissaire au Plan de renchérir : "Il est inconstitutionnel de demander à des partis de désigner un Premier ministre". François Hollande "fait semblant" d'"ignorer" ces principes, accuse Bayrou.

Pour rappel, le Président français, Emmanuel Macron, a décidé d'écarter la possibilité de nommer un gouvernement dirigé par le Nouveau Front populaire (NFP), malgré les résultats des élections législatives du 7 juillet. Cette décision a suscité une vive réaction de la part de Lucie Castets, dont la candidature à Matignon a été rejetée.

Au micro de France Inter, ce mardi, la haute-fonctionnaire a dénoncé un "déni de démocratie" en expliquant que cette décision revenait à dire aux Français que leur vote ne compte pas. Lucie Castets a exprimé son indignation lors d'une intervention sur France Inter, qualifiant la situation d'"extrêmement dangereuse" pour la démocratie.

Lundi, Emmanuel Macron a justifié son choix en invoquant la nécessité de maintenir une "stabilité institutionnelle". Il a annoncé l'ouverture d'un nouveau cycle de consultations à partir de mardi, pour trouver un nouveau Premier ministre avec l'aide de "personnalités" ayant une "expérience du service de l'État", tout en excluant certains partis politiques, notamment La France Insoumise (LFI) et le Rassemblement National (RN).

Lucie Castets a sévèrement critiqué cette approche et exprimé sa "colère", affirmant que le Président français "ne peut pas composer le gouvernement de ses rêves". Selon elle, le chef de l'État s'écarte du fonctionnement normal des institutions en cherchant à "monopoliser" le pouvoir exécutif. "Le rôle du président de la République serait aujourd'hui de nommer un Premier ministre issu du groupe majoritaire à l'Assemblée nationale", a-t-elle rappelé.

Face à ce qu'elle considère comme une impasse politique, Lucie Castets a appelé à une mobilisation citoyenne pour défendre les valeurs démocratiques. Elle a notamment évoqué les efforts des associations et des collectifs qui luttent pour une meilleure représentation politique et a promis de continuer à œuvrer pour unir les forces de gauche.

Pour rappel, le Président français Emmanuel Macron a écarté lundi la formation d'un gouvernement soutenu par le Nouveau Front populaire (NFP) après une série de consultations avec les responsables des partis et les présidents des chambres parlementaires.

Dans ce contexte tendu, Emmanuel Macron a annoncé "un nouveau cycle de consultations" dès ce mardi, avec pour objectif de trouver une issue acceptable à cette crise politique inédite sous la Vᵉ République.

Les consultations entre le chef d'État français et les dirigeants des groupes politiques ont débuté ce vendredi 23 août. Ces échanges ont marqué la première étape d'une série de discussions visant à établir une coalition stable, nécessaire pour la gouvernance du pays après des élections législatives marquées par une absence de majorité absolue, selon une déclaration de l'Élysée à Anadolu.

"Le verdict des urnes contraint tout le monde à changer de logique et à rentrer dans une logique de coalition", selon la Présidence française.

Pour rappel, lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet, la coalition du NFP (gauche) a réuni le plus grand nombre de sièges à l'Assemblée nationale, avec 72 députés LFI (La France Insoumise), 66 députés socialistes et apparentés, 38 députés pour le groupe Écologiste et social, 17 députés GDR (Gauche démocrate et républicaine), soit un total de 193 sièges sur 577.

La coalition présidentielle se positionne en deuxième force politique de l’Assemblée nationale avec 99 députés Ensemble pour la République, 36 députés Les Démocrates, 31 députés Horizons & Indépendants, soit un total de 166 sièges.

Le RN et ses alliés, pourtant largement vainqueurs du premier tour des législatives, arrivent en troisième position avec 126 députés affiliés au groupe RN et 16 députés du groupe À Droite, présidé par Éric Ciotti, soit un total de 142 sièges.

Les centristes du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot) occupent 21 sièges, tandis que la Droite républicaine recense 47 sièges. Huit députés ont, par ailleurs, choisi de ne rejoindre aucun groupe et sont non-inscrits.


TRT Français et agences