Des centaines de manifestants ont arpenté les rues de Ouagadougou, certains munis de drapeaux burkinabè et russes scandant des propos hostiles à la présence française dans le Sahel en général et au Burkina Faso en particulier.
Partis du centre-ville de la capitale burkinabè, des centaines de manifestants se sont dirigés vers l’ambassade de France au Burkina Faso. Devant les locaux de la représentation diplomatique française ils ont réclamé le départ de l’ambassadeur de France en poste à Ouagadougou, Luc Hallade et des militaires français présents sur le sol burkinabè.
Pendant que certains manifestants prenaient pour cible les locaux de l’ambassade de France, avec des jets de pierres, la police burkinabè est intervenue à coups de gaz lacrymogène pour disperser la foule.
Un peu plus tard, des militaires burkinabè sont venus demander aux manifestants de cesser ces scènes de violence devant l’ambassade de France.
"Tant que la France ne changera pas sa politique d’exploitation de notre pays, nous allons manifester à chaque fois que nous aurons l’occasion", a déclaré l’un des jeunes protestataires à AA.
"Nous demandons aux autorités de dire clairement à la France de démanteler sa base militaire au Burkina Faso. En matière de lutte contre le terrorisme, cette force ne nous apporte pas grande chose", a expliqué un autre manifestant.
Sur la base d’accords de coopération signés en 1960, la France dispose depuis plusieurs années, d’une base militaire au Burkina Faso. Une situation qui est régulièrement décriée par des organisations de la société civile et des syndicats.
Depuis le 30 septembre dernier, date du deuxième coup d’État militaire au cours de l’année 2022 au Burkina Faso et ayant donné lieu à l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, des manifestations hostiles à la France sont régulièrement organisées dans le pays.
Les emprises diplomatiques françaises avaient même été prises pour cible, début octobre par des manifestants. Depuis lors, les services de l’ambassade de France sont fermés au public.