"L'Afrique du Sud ne relâchera pas son soutien au peuple de la RDC", a annoncé lundi le président Cyril Ramaphosa après la mort de quatorze soldats de Prétoria dans l'Est de la République démocratique du Congo où le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, poursuit sa progression.
"La mission prendra fin en fonction de la mise en œuvre de diverses mesures de confiance et lorsque le cessez-le-feu auquel nous avons appelé prendra racine", a déclaré le chef d'État après des appels sur la scène politique sud-africaine pour un retrait des troupes déployées dans le cadre des missions de l'ONU ou de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).
Après avoir conquis la grande ville de Goma, au moment où le M23 et l'armée rwandaise progressent du Nord vers le Sud-Kivu et la ville de Bukavu, les critiques se multiplient à Prétoria envers la Mission de la SADC en République Démocratique du Congo (SAMIDRC), déployée en 2023.
Ni la SADC, ni le ministère sud-africain de la Défense n'ont souhaité communiquer à l'Agence France Presse le nombre exact de leurs militaires déployés, indiquant simplement qu'ils étaient initialement déployés à Sake et Goma.
Chercheuse dans le secteur militaire, Lindy Heinecken estime qu'il y a environ 1 300 soldats de la SADC en RDC, dont environ 1 000 Sud-Africains, les autres soldats venant de Tanzanie et du Malawi.
Les 16 pays membres de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) ont réclamé vendredi "un sommet conjoint" avec les huit pays de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) "afin de réfléchir à des solutions pour la situation sécuritaire en République démocratique du Congo".
Voix discordantes en Afrique du Sud
Un quatorzième soldat sud-africain est décédé de ses blessures, a annoncé samedi la Défense sud-africaine.
Le président du parti de gauche radicale EFF, Julius Malema, a répété ses critiques vis-à-vis de l'intervention militaire hier, jugeant le déploiement "irresponsable et injustifiable" et estimant "impératif que l'Afrique du Sud retire ses troupes afin d'assurer leur sécurité".
La deuxième formation du pays, l'Alliance démocratique (DA, centre droit), a demandé un débat parlementaire urgent pour répondre à la question suivante : "Pourquoi nos troupes restent-elles engagées dans un conflit armé dans l'est de la RDC ?"
Le président rwandais, Paul Kagame, a estimé que la SAMIDRC n'était "pas une force de maintien de la paix" et n'avait "pas sa place dans cette situation". Il a aussi prévenu l'Afrique du Sud qu'il ne craignait pas une "confrontation".
Deux réunions en vue sur la RDC
Les présidents rwandais Paul Kagame et congolais Félix Tshisekedi participeront samedi à Dar es Salaam, la capitale économique de la Tanzanie, à un sommet extraordinaire conjoint de la Communauté des États d'Afrique de l'Est (EAC) et de la SADC au sujet du conflit en RDC, a annoncé lundi le Kenya.
À la demande des autorités congolaises, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU se réunira en urgence vendredi pour examiner la crise dans l'Est de la République démocratique du Congo et son impact sur les droits humains, a indiqué mardi un porte-parole.