La lutte de la Turquie ne relève pas de ses seuls intérêts nationaux, mais elle a également pour effet d’éviter la balkanisation d’une région qui est déjà une dangereuse poudrière.

Que le projet séparatiste soit lié au terrorisme est un fait bien connu depuis longtemps. Il suffit de rappeler le lien entre le terrorisme des militants de l’ETA basque ou des séparatistes catalan contre l’Espagne avec le terrorisme manipulé par le bloc communiste. Mais les fascistes ne furent pas en reste : l’origine du "drapeau breton" dit "gwenn-ha-du" (noir et blanc) est des plus douteuses puisqu’il est né, en 1923, avec le Breiz Atao et son chef Maurice Marchal. Il fut interdit après la Libération de la France comme symbole de la collaboration avec l’occupant nazi qui pratiquait un terrorisme d’État. De même le douteux président de l’assemblée territoriale corse, Jean-Luc Talamoni et son bras droit ont été proches du parti néofasciste italien MSI durant les années 1970.

Deux exemples récents montrent la permanence du lien entre séparatisme et terrorisme. Au Maghreb, la question du Sahara, ce conflit artificiel créé avec complicité régionale et alimenté par le bloc communiste dans les années 1970, démontre la collusion entre Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) et des éléments du Front Polisario, mouvement séparatiste en déroute.

Ainsi l’évolution du Polisario suit le processus qui a été celui des FARC colombiennes, lesquelles sont passées du marxisme–léninisme au banditisme et au narcoterrorisme. Les miliciens aguerris qui végètent dans les camps de Tindouf peuvent être tentés de rejoindre les rangs des groupes terroristes. C’est précisément ce qu’a fait Omar el Sahraoui qui a reconnu, devant le tribunal de Nouakchott, être un membre du Polisario et avoir servi de guide aux ravisseurs des otages européens.

La présence d’un groupe politico-militaire comme le Polisario vient ajouter un risque supplémentaire d’insécurité dans une région en proie à la grande criminalité et au terrorisme. L’implication de certains membres du Polisario dans des trafics illicites est aidée par le fait que les éléments armés de cette organisation parcourent librement des territoires quasi désertiques des confins algéro-mauritaniens avec la connivence de régimes dont les accointances avec des organismes extrémistes (basques, catalans, japonais, etc.) ne datent pas d'hier.

Alors que la partie méridionale du Maghreb et du Sahel est devenue une zone d’instabilité et d’agitation dangereuse pour les pays de la région et pour l’Europe, la persistance des activités de l’organisation terroriste séparatiste PKK pose également problème de l’autre côté de la Méditerranée, en Turquie et en Syrie.

La menace du PKK

La Turquie et ses alliés de l’Armée nationale syrienne ont lancé, le 9 octobre 2019, une offensive dans le nord-est de la Syrie contre le PKK/YPG. La veille, des troupes américaines présentes en Syrie s’étaient repliées du secteur de Ras al Aïn et d’autres zones frontalières. Cette opération est conforme au droit international puisque la Turquie veut sécuriser sa frontière et prendre les mesures requises contre toute menace terroriste émanant de Syrie où l’État est défaillant. En effet, il doit être clair que si le régime syrien contrôlait son territoire, les terroristes n’auraient pu proclamer illégalement un prétendu État kurde autonome !

L’annonce de l’opération menée par l’armée turque et de ses alliés contre l’organisation terroriste YPG a été faite par le président Erdogan, qui a expliqué que cette action était dictée par la nécessité d’éloigner de la frontière turque ce groupe terroriste et séparatiste qui est le PKK.

De fait, la Turquie considère le PKK comme une menace pour sa sécurité en raison de ses desseins destructeurs, de son idéologie extrémiste et de ses attentats meurtriers. Dans cette affaire, les faits donnent raison à Ankara qui a naturellement le droit de protéger son unité nationale et son intégrité territoriale menacées par les terroristes du PKK. Cette entité meurtrière a, en effet, causé la mort de plus de 40 000 victimes (enseignants, fonctionnaires, civils, militaires…), d’où le label d’organisation terroriste qui lui a été octroyé par la communauté internationale, notamment les États-Unis, le Canada, la France et des États membres de l’Union européenne, ainsi que la Grande-Bretagne.

Il est donc incompréhensible que des pays européens prétendent soutenir cette organisation terroriste (le PKK) contre une autre organisation terroriste (Daech) qui est elle-même combattue par le gouvernement turc. À moins que les dirigeants européens ne soient sensibles, d’une part, au lobbying des marxistes du PKK et, d’autre part, fassent montre d’une sorte de turcophobie bien condamnable.

L’ONU et la communauté internationale doivent agir

Le conseil de sécurité de l’ONU et la communauté internationale doivent assumer leurs responsabilités face à une menace qui est beaucoup plus grave pour notre avenir commun que le différend russo-ukrainien.

La lutte de la Turquie ne relève pas de ses seuls intérêts nationaux, mais elle a également pour effet d’éviter la balkanisation d’une région qui est déjà une dangereuse poudrière. Les pays européens qui condamnent la Turquie font tout simplement le jeu des terroristes du PKK/YPG. Bien sûr, ce n'est pas normal car ces pays ont mis le PKK sur leur liste de terrorisme.

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