Cette visite intervient alors que les présidents russe et chinois, Vladimir Poutine et Xi Jinping, se rencontrent pour leur part en marge d'un sommet régional en Ouzbékistan de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), vantée comme une "alternative" à l'Occident.
"A Kiev pour ma troisième visite depuis le début de la guerre de la Russie", a indiqué Mme von der Leyen sur Twitter, qui vient cependant pour la première fois depuis que l'Ukraine est devenue un État candidat à l'entrée dans l'UE.
Selon elle, les discussions porteront sur la manière de "rapprocher nos économies et nos populations au moment où l'Ukraine avance vers l'accession" à l'Union.
Les Européens avaient entériné en juin la candidature de l'Ukraine, qui ambitionne également de rejoindre l'Otan, ce qui est perçu comme une menace existentielle par Moscou, qui a lancé sous ce prétexte, parmi d'autres, une offensive le 24 février.
Les Occidentaux ont adopté en réaction une série de sanctions à l'encontre de la Russie tout en fournissant des armes à Kiev, un soutien crucial qui lui a permis de reprendre ces dernières semaines des milliers de kilomètres carrés de territoire aux forces russes.
L'Ukraine plaide toutefois également pour un soutien financier, alors que son économie s'est effondrée et que le pays a besoin, selon les estimations du ministre des Finances Serguiï Martchenko, de cinq milliards de dollars par mois pour couvrir son déficit budgétaire.
"Combats actifs"
A la veille de la visite de Mme von der Leyen, le président Volodymyr Zelensky s'était rendu dans la ville stratégique d'Izioum récemment reprise aux Russes dans la région de Kharkiv (nord-est), où il a promis aux Ukrainiens la "victoire".
Dans son discours quotidien du soir, il a souligné que "la quasi-totalité de la région de Kharkiv est libérée" avec la prise de "400 localités", à la faveur d'une contre-offensive ukrainienne lancée début septembre dans cette zone et ailleurs, qui semble avoir pris les forces de Moscou par surprise.
Avant son allocution, le président avait par ailleurs subi un accident de voiture à Kiev sans conséquence, lorsqu'"une automobile est entrée en collision" avec son véhicule, selon son porte-parole Serguiï Nikiforov.
Dans la soirée de mercredi, les forces russes ont pour leur part frappé à l'aide de sept missiles des infrastructures hydrauliques, provoquant une crue subite de la rivière Ingoulets à Kryvyï Rig, la ville natale de M. Zelensky, qui a dénoncé une tentative de l'inonder.
Le chef adjoint de l'administration présidentielle, Kyrylo Timochenko, a précisé jeudi sur Telegram que 112 maisons avaient été noyées dans cette ville de quelque 600.000 habitants, sans faire de victimes.
Sur le front dans l'Est, plusieurs villes et villages dont Toretsk, Bakhmout, Avdiivka et Tchassiv Iar ont été bombardées avec un bilan de deux civils tués et 13 blessés ces dernières 24 heures, selon le décompte de la présidence.
Dans la région de Kherson (sud), où les forces ukrainiennes mènent également une contre-offensive mais semblent rencontrer plus de résistance qu'à Kharkiv, la situation est "extrêmement difficile" avec des "combats actifs", selon la même source.
Loin de l'Ukraine, les présidents de la Chine Xi Jinping et de la Russie Vladimir Poutine se réunissent pour leur part jeudi en Ouzbékistan, une occasion de sceller une nouvelle fois leur alliance face aux Occidentaux, leurs pays étant chacun au cœur de crises diplomatiques.
Arrivé jeudi matin par avion dans cette ex-république soviétique, M. Poutine y a été accueilli sur le tarmac par une garde d'honneur.
Visé par les sanctions occidentales destinées à fragiliser et isoler la Russie, M. Poutine s'efforce depuis le début de la guerre en Ukraine d'accélérer un pivot vers l'Asie.