Une commune de l'île méditerranéenne française de Corse, Lecci, a décidé d'interdire le port du burkini sur ses plages, invoquant des préoccupations liées à l'ordre public et à la laïcité, rapporte la presse française.
Le maire de Lecci, Don Georges Gianni, a annoncé cette interdiction mercredi. La mesure, qui restera en vigueur jusqu'au 30 septembre, s'applique à toute personne ne portant pas une "tenue appropriée" conforme aux principes de laïcité.
La décision stipule que les vêtements à connotation religieuse pourraient engendrer des tensions sur les plages. Le burkini, un maillot de bain couvrant la majeure partie du corps en conformité avec les règles de modestie musulmanes, peut être porté par des femmes de toutes confessions religieuses.
Le texte de la décision, qui évoque un climat mondial tendu, précise que "dans un contexte où la France et les lieux de culte peuvent être des cibles d'attentats terroristes, les tenues de plage affichant une appartenance religieuse peuvent poser un risque pour l'ordre public (tels que des rassemblements ou des altercations), et ces risques doivent être anticipés".
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La préfecture de Corse doit examiner cette décision pour s'assurer qu'elle est conforme au droit français.
Une interdiction du burkini annulée l'année dernière
Dans un cas similaire l'année dernière, la commune de Mandelieu-La-Napoule, sur la Côte d'Azur, avait interdit le burkini sur ses plages du 15 juin au 31 août.
La Ligue des droits de l'homme avait contesté cette interdiction devant le tribunal administratif de Nice, mais le tribunal avait maintenu la mesure en juillet, invoquant des préoccupations liées à l'ordre public.
Cependant, après un recours devant le Conseil d'État, celui-ci avait jugé, le 17 juillet, que l'interdiction portait atteinte aux droits fondamentaux, notamment la liberté de circulation, de conscience et la liberté individuelle, et avait annulé la mesure.