M. Philippe Hategekimana est accusé de génocide et de crimes contre l'humanité lors du génocide rwandais de 1994.
Le procès d'un ancien officier de police rwandais accusé de génocide et de crimes contre l'humanité durant le génocide rwandais s'est ouvert mercredi à Paris.
M. Philippe Hategekimana s'était réfugié en France sous une fausse identité après le génocide de 1994 et a acquis la nationalité française sous le nom de Philippe Manier.
Selon l'ordonnance de mise en accusation de 170 pages examinée par le quotidien « Le Monde » Manier est accusé d'avoir joué un "rôle important dans la perpétration du génocide des Tutsis".
Les plaignants affirment que M.Hategekimana a exploité sa position et son autorité pour contribuer activement au génocide. Ils affirment qu'il a participé à l'organisation d'opérations d'extermination notamment à Nyanza et dans les villages voisins, en collaborant étroitement avec les chefs locaux et les gendarmes de sa brigade.
Il est également accusé d'avoir tué le maire de Ntyazo, qui s'était courageusement opposé aux tueries, ainsi qu'une religieuse.
En outre, M.Hategekimana est accusé d'avoir participé au massacre de 300 Tutsis qui eut lieu sur la colline de Nyamugari et d'avoir participé à une attaque sur la colline de Nyabubare, qui s’est soldée par le massacre d'un millier de civils.
Le procès, qui devrait s'achever en juin, comprendra les dépositions d'une centaine de témoins, dont des personnes venues spécialement du Rwanda.
S'il était reconnu coupable, M. Hategekimana, 66 ans, risquerait une condamnation à perpétuité.
Il s'agit du cinquième procès en France d'une personne accusée de participation aux massacres qui ont eu lieu au Rwanda au printemps 1994.