Manifestation contre la violence policière à Paris / Photo: AFP (AFP)

Légitime défense ou violence policière ? C’est ce qu’essayent encore de comprendre les enquêteurs, un an après les faits.

Le 27 juin 2023, Nahel, a été abattu au volant d'une Mercedes après un refus d’obtempérer. Des policiers à moto avaient repéré son véhicule en raison de sa conduite instable. Mineur, il avait déjà été arrêté plusieurs fois pour refus d'obtempérer. Cela est-il suffisant pour justifier le tir de Florian M., poursuivi pour “homicide volontaire” et défendu sur la base de la légitime défense ?

Le tir mortel, filmé par une riveraine, montre deux policiers brandissant leurs armes à la fenêtre avant gauche de la Mercedes. L’un des policiers tire, la voiture redémarre et se heurte à un bloc de béton. Nahel est atteint en pleine poitrine, tandis que deux autres jeunes se trouvaient également dans la voiture.

L'enquête a révélé que les policiers ne faisaient pas face à la Mercedes, donc ne pouvaient pas être percutés volontairement. Florian M. a initialement déclaré avoir tiré de peur que son collègue ne soit emporté par la voiture, mais a ensuite modifié sa version. Les avocats des policiers ont ajusté leur argument de légitime défense, admettant que l’agent n’a pas été écrasé mais a pu ressentir un danger potentiel.

Le policier libéré

Pauline Ragot, l'avocate de Julien L., second policier, a expliqué que leur objectif était de stopper la conduite dangereuse de Nahel, qui aurait pu causer des accidents mortels, notamment dans une voie de bus. Les policiers soutiennent qu'ils ont agi pour prévenir un drame.

Depuis le 15 novembre, Florian M. n'est plus en détention provisoire et est placé sous contrôle judiciaire, sans même interdiction professionnelle. Une polémique avait éclaté après qu'une cagnotte de 1,6 million d'euros lui a été versée. Julien L., est lui placé sous le statut de témoin assisté.

A la suite de la mort de l’adolescent, des émeutes ont secoué toute la France pendant plusieurs nuits, rappelant celles de 2005 à la suite de la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré.

Une marche silencieuse le 29 juin

Mounia Merzouk, la mère de Nahel, a appelé à une "marche silencieuse" le 29 juin pour honorer la mémoire de son fils.

Dans Le Parisien, elle explique qu'elle avait initialement prévu une marche "contre l'impunité policière", mais que le premier tour des élections législatives a motivé ce changement.

"Le 29 juin, il n'y aura pas de place pour la politique. Il ne s'agira que de Nahel", déclare-t-elle, en évoquant également Fouad et Adam, les deux passagers présents lors du drame.

Après les émeutes qui avaient éclaté, Mounia Merzouk a appelé à un rassemblement calme et digne. Elle assure que "les jeunes de Nanterre feront tout pour qu'il n'y ait aucun débordement".

TRT Français et agences