Donald Trump a assisté à une messe à l'église  St John's à Washington, il devrait rencontrer ensuite le président sortant Joe Biden / Photo: Reuters (Reuters)

Plusieurs voix gouvernementales ont entonné le même message ce lundi 20 janvier. Le président français, Emmanuel Macron, qui présente -coïncidence de calendrier- ses vœux aux armées, a donné ses orientations face à un monde qui change. Le chef de l’Etat souhaite un vrai sursaut de l’Europe.

Le Premier ministre n’a pas dit autre chose. “Les États-Unis ont décidé d’une politique incroyablement dominatrice par le dollar, par la politique industrielle, par la captation de toute la recherche et des investissements”, a déclaré le chef du gouvernement.

“Si nous ne faisons rien, nous allons être dominés, écrasés, marginalisés. Cette décision qui ne tient qu’à nous, Français et Européens, parce que c’est impossible sans Europe, est le ressaisissement”, a-t-il ajouté.

"La France et l'Europe sont aujourd'hui devant deux défis", américain et chinois, a résumé François Bayrou.

Même pessimisme du côté du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qui déclarait, ce matin sur BFMTV, que le retour de Donald Trump à la tête des Etats-Unis marquait ” le retour de la loi du plus fort.” Et dans un monde qui change, Paris regarde du côté de Bruxelles.

L’Europe dans le viseur des Trumpistes ?

Jean-Noël Barrot a souligné que la France avait doublé le budget des armées en quelques années, et imposé de nouvelles taxes sur les véhicules chinois pour justement faire face à ce nouveau monde. Le ministre français des Affaires étrangères a déjà une idée claire de ce que l’Europe doit faire. “Nous voulons un doublement du budget européen, pour faire face à l’augmentation de nos dépenses en matière de défense et d’armement, et investir dans des secteurs clés :IA, quantique, nouvelles énergies”, a-t-il préconisé.

Il faut rappeler qu’avant même son investiture, Donald Trump bouscule les lignes. Il a promis de mettre un terme à la guerre en Ukraine, alors même que les États de l'Union européenne soutiennent tous militairement Kiev depuis 2022. Le soutien militaire américain à l’Ukraine se chiffre en millions de dollars et l’Europe ne peut compenser militairement ou financièrement l’arrêt du soutien de Washington.

Le président élu a également joué la provocation en déclarant vouloir annexer le Groenland, qui appartient à la couronne danoise. Il ne faut pas non plus oublier les menaces de guerre commerciale ou les déclarations anti-Otan du futur hôte de la Maison Blanche.

Les États-Unis sont le principal partenaire commercial de l'UE. Les échanges de marchandises entre les deux partenaires ont plus que doublé au cours de la dernière décennie, pour atteindre près de 870 milliards d'euros en 2022, selon les dernières données de l'Union européenne.

TRT Français et agences