Les autorités ont détecté 12.747 personnes arrivant sur de petites embarcations de janvier à juin 2022, soit plus du double que les six premiers mois de 2021 (5.917), selon des statistiques officielles publiées jeudi.
Parmi eux, quelque 2.165 Albanais, contre 815 pour toute l'année 2021. Ils sont désormais la nationalité la plus représentée parmi les migrants venus en bateau par la Manche.
Pressée d'en faire davantage pour lutter contre l'immigration clandestine, sujet sensible politiquement au Royaume-Uni, la ministre de l'Intérieur Priti Patel a haussé le ton, annonçant avoir conclu un accord avec le gouvernement albanais pour faciliter les expulsions.
"Des passeurs sans pitié et des groupes de crime organisé malveillants racontent des mensonges à un grand nombre d'Albanais, ce qui les amène à entreprendre des voyages dangereux dans de fragiles embarcations vers le Royaume-Uni", a déclaré Mme Patel dans un communiqué, avertissant que cela "ne peut pas continuer".
"Grâce à notre excellente coopération" avec Tirana, "nous saisirons toutes les occasions d'accélérer les expulsions d'Albanais sans droit de séjour", a-t-elle ajouté.
Le ministère de l'Intérieur a souligné que l'Albanie était un pays "sûr et prospère".
Après les Albanais, les Afghans étaient les plus nombreux à traverser la Manche en bateau, (2.066 de janvier à juin 2022), suivis par les Iraniens (1.723), les Irakiens (1.573) et les Syriens (1.041).
Une campagne de communication en albanais, destinée à dissuader les candidats à l'immigration, a été lancée. Elle avertit ceux tentés par un passage clandestin qu'ils risquent d'être emprisonnés ou d'être envoyés au Rwanda, selon un accord très controversé conclu entre le Royaume-Uni et ce pays d'Afrique de l'Est.
Bien qu'aucune de ces expulsions n'ait encore eu lieu - un premier vol prévu en juin a été annulé après une décision de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) -, les candidats à la succession de Boris Johnson, Rishi Sunak et Liz Truss, ont tous deux promis de poursuivre cette politique.