Le gouvernement togolais a annoncé mardi dans la soirée, à l'issue d’un conseil des ministres, une nouvelle date pour la tenue des législatives et régionales couplées reportée le 03 avril courant. Ces élections sont désormais programmées pour le 29 avril courant.
Ce 3 avril en effet, à la veille de l'ouverture officielle de la campagne électorale pour des élections préalablement prévues pour le 20 avril, le président de la République Faure Gnassingbé, a invité les députés, après une audience, à procéder à une consultation sur la nouvelle loi constitutionnelle votée par le Parlement le 25 mars et qui est source de multiples contestations.
Un réaménagement du calendrier électoral a donc été annoncé dans un communiqué du gouvernement sans indiquer de date. C'est donc cette date que le conseil des ministres vient de préciser.
“Le conseil des ministres a examiné et adopté le décret portant réaménagement du calendrier électoral. Il fait suite au décret n° 2024-025/PR du 3 avril 2024 portant suspension des élections législatives et régionales du 20 avril 2024 et de la campagne électorale du 4 avril 2024 pour lesdites élections, ainsi qu’au communiqué en exposant les motifs. Aux termes du décret adopté ce jour, le calendrier électoral est réaménagé comme suit : Date des élections législatives et régionales: lundi 29 avril 2024“, a indiqué le gouvernement togolais dans le communiqué ayant sanctionné le conseil des ministres tenu ce 09 avril à la présidence de la République togolaise sous la direction du Chef de l’état Faure Gnassingbé.
Le communiqué gouvernemental précise que les nouvelles “ dates d’ouverture et de clôture de la campagne électorale sont respectivement le samedi 13 avril 2024 à zéro heure (00H) et le samedi 27 avril 2024 à vingt-trois heures cinquante-neuf minutes (23h59mn) “.
Le nouveau réaménagement du calendrier électoral est rendu public au moment où plusieurs partis de l’opposition et la société civile togolaise ont appelé à manifester dans les rues de Lomé les 11, 12 et 13 avril courant. Des manifestations interdites par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation le colonel Hodabalo Awaté.
Pendant ce temps, les députés à l’Assemblée nationale font le tour des 39 préfectures du Togo pour sensibiliser les populations sur le bien-fondé de la nouvelle Constitution.
La nouvelle constitution dispose que le président est choisi “sans débats” par le Parlement pour “un mandat unique de six ans”.
De même, le pouvoir sera détenu par un "président du conseil des ministres", sorte de Premier ministre "désigné" par les députés, en charge des fonctions régaliennes. Son mandat doit être de six ans, sans qu'il soit précisé s'il sera renouvelable ou non.
Ce détail inquiète l'opposition qui craint que Faure Gnassingbé ne soit nommé à cette fonction et s’assurerait, ainsi, le maintien au pouvoir pour une durée indéfinie.
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