Prigojine appelle au soulèvement
Evguéni Prigojine accuse, vendredi soir, l'armée russe d'avoir mené des frappes meurtrières sur des camps de ses combattants et appelle à se soulever contre le commandement militaire russe. Il affirme disposer de 25.000 combattants et dit vouloir mener une "marche pour la justice". Il se défend de tout "coup d'Etat militaire".
Une enquête est ouverte pour "appel à la mutinerie armée" et les autorités demandent son arrestation.
Les troupes de Wagner entrent en Russie
Prigojine affirme aux premières heures de samedi (heure de Moscou) que ses troupes sont entrées en Russie et qu'il "ira jusqu'au bout".
Il assure que ses forces, prêtes à mourir pour "la patrie" et "libérer le peuple russe", ont abattu un hélicoptère militaire russe.
Washington dit suivre la situation, le président américain Joe Biden est tenu informé.
Moscou, la région de Rostov, voisine de l'Ukraine, et celle de Lipetsk (420 km au sud de la capitale) annoncent des mesures de sécurité renforcées.
Wagner à Rostov
A 04H30 GMT, Evguéni Prigojine déclare s'être emparé du quartier général de l'armée russe à Rostov, centre névralgique de l'offensive de Moscou en Ukraine, et avoir pris le contrôle de sites militaires dont un aérodrome.
Un "régime d'opération antiterroriste" est instauré à Moscou et dans sa région, mesure qui renforce les pouvoirs des services de sécurité.
Poutine dénonce une "trahison"
A 4H00 GMT, lors d'une allocution télévisée, Vladimir Poutine accuse Prigojine d'avoir "trahi" la Russie à cause de ses "ambitions démesurées", jure de ne "pas laisser" une nouvelle "guerre civile" se produire en Russie et promet des mesures "fermes" contre la "menace mortelle" posée par la rébellion armée de Wagner. Il admet une situation "difficile" à Rostov.
L'armée russe mène des opérations de "combat" dans la région de Voronej, à mi-chemin entre Moscou et Rostov, selon les autorités locales.
Prigojine répond au discours de Vladimir Poutine: "Le président s'est profondément trompé. Nous sommes des patriotes. Personne ne va se rendre à la demande du président, des services de sécurité ou de qui que ce soit".
La situation suivie de près à l'étranger
Les pays de l'Union européenne et du G7 disent suivre de près la situation. Le Premier ministre britannique Rishi Sunak appelle "toutes les parties à être responsables et à protéger les civils".
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky estime que "la faiblesse de la Russie est évidente" et affirme que "l'Ukraine est capable de protéger l'Europe contre une contamination par le mal et le chaos russe".
Vladimir Poutine s'entretient au téléphone avec deux de ses alliés, ses homologues bélarusse Alexandre Loukachenko et kazakh Kassym-Jomart Tokaïev, pour les informer de la situation.
Wagner signalé à Voronej
Les autorités russes annoncent combattre un important incendie dans un dépôt de carburant à Voronej, à 550 km au sud de Moscou, où la présence de Wagner a été rapportée.
La population de la région de Lipetsk est appelée à rester chez elle.
Kadyrov envoie des renforts
Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov annonce envoyer ses hommes dans les "zones de tension". "Nous ferons tout pour préserver l'unité de la Russie", assure-t-il.
Vladimir Poutine reçoit le "plein soutien" de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan lors d'un entretien téléphonique, selon le Kremlin.
Wagner avance vers Moscou
Des combattants de Wagner sont entrés dans la région de Lipetsk, annoncent les autorités locales, ce qui confirme leur progression vers Moscou.
La Lettonie renforce la sécurité à ses frontières et ne laisse plus entrer les Russes sur son territoire.
La région de Kalouga, à 180 km au sud de Moscou, restreint les déplacements. A Moscou, le maire Sergueï Sobianine juge la situation "difficile" et avertit que la circulation pourrait être bloquée dans certains quartiers. Il décrète lundi jour chômé.
Wagner décide de se retirer
Evguéni Prigojine annonce que ses hommes "rentrent" dans leurs camps pour éviter un bain de sang.
Alexandre Loukachenko affirme avoir négocié "l'arrêt des mouvements" de troupes de Wagner et une "désescalade des tensions", selon le canal Telegram officieux de la présidence bélarusse.
Les restrictions de déplacement levées
Dimanche, toutes les restrictions mises en places sur les autoroutes de la région de Rostov en raison de cette rébellion de 24 heures, ont été levées, a annoncé l'antenne locale du ministère russe des Situations d'urgence.
"La circulation est rétablie", a déclaré son porte-parole, cité par l'agence publique RIA Novosti.
Le fonctionnement des gares ferroviaires et routières de la région de Rostov, où tous les départs avaient été annulés samedi, a également repris, selon les autorités locales.
"Les gares routières et ferroviaires fonctionnent normalement, les billets sont en vente", a assuré un porte-parole des autorités locales, cité par l'agence officielle TASS
La Russie attend le départ du chef de Wagner après la fin de sa révolte
Le chef du groupe paramilitaire Wagner Evguéni Prigojine, qui a fait trembler le Kremlin en tentant un coup de force spectaculaire, doit quitter la Russie, selon les termes d'un accord avec Vladimir Poutine qui sort affaibli de cette crise inédite.