Taïwan est "crucial" pour l'Europe, affirme le chef de la diplomatie européenne

Taïwan est "crucial" pour l'Europe, affirme le chef de la diplomatie européenne

Josep Borell s’est exprimé sur l’importance de Taïwan pour le bon fonctionnement du commerce européen.
Josep Borell / Photo: Reuters (Reuters)

Taïwan est économiquement et stratégiquement "crucial" pour l'Europe, a déclaré mardi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, quelques jours après les propos du président français Emmanuel Macron appelant à ne pas être "suiviste" des Etats-Unis.

"Taïwan est crucial pour l'Europe", a déclaré M. Borrell, à l'ouverture d'un débat au Parlement européen de Strasbourg consacré à la Chine.

"Il s'agit du détroit le plus stratégique du monde, particulièrement en ce qui concerne le commerce: nous devons y être présents via des opérations de liberté de navigation", a plaidé le patron de la diplomatie de l'UE.

M. Borrell a évoqué le risque d'une éventuelle "action menée contre Taïwan, qu'il faudrait rejeter de toute façon" pour des raisons morales.

"Cela aurait des incidences stratégiques gravissimes pour nous, parce que Taïwan a une industrie parmi les plus avancées pour la production des semiconducteurs", a-t-il aussi remarqué.

Le Haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité a appelé à "empêcher des provocations d'où qu'elles viennent" et plaidé pour "revenir au statu quo".

"Taïwan fait résolument partie de notre périmètre stratégique pour garantir la paix, pour défendre nos intérêts", a-t-il ajouté.

Ces propos surviennent moins de dix jours après la publication d'une interview du président français Emmanuel Macron, qui à l'issue d'une visite officielle en Chine a dit se refuser à "une logique de bloc à bloc" sur la question de Taïwan et exhorté l'Europe à ne pas "être suiviste" des Etats-Unis ou de la Chine.

La Chine et Taïwan sont gouvernées séparément depuis 1949 mais Pékin considère l'île démocratique comme une de ses provinces et n'exclut pas de recourir à la force pour y exercer sa souveraineté.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a accompagné M. Macron à Pékin, a de son côté appelé devant le Parlement à "une étroite coopération entre les Etats membres et les institutions européennes afin d'éviter les tentatives de diviser pour régner".

"Nous avons déjà vu ces tactiques à l'œuvre au cours des jours et des semaines passés", a-t-elle remarqué, sans faire explicitement référence aux déclarations du président français sur Taïwan.

AFP